Le nombre de fermetures d'officines a atteint un nouveau record. 28 licences ont été rendues, soit presque une par jour. "Au mois de septembre 2016, nous avons eu le plus grand nombre de fermetures de pharmacies de tous les temps", indique Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Même si ces chiffres ne portent que sur un seul mois, la tendance à la hausse se confirme. En 2014, une pharmacie fermait tous les 2,5 jours, puis une tous les 2 jours, en 2015*. Ces chiffres sont à pondérer, car pour près de la moitié les fermetures ne sont pas définitives, mais liées à des déplacements ou des regroupements. 

Ce qui n'empêche pas que le secteur de la pharmacie est en forte crise. En cause, une baisse du nombre de médicaments remboursés. Depuis des années, des mesures ont été prises pour diminuer les prix et dérembourser certains produits vignettés. Ces économies annuelles sur le médicament tournent autour de 1,5 milliard d'euros. Autres raisons : la mise en place des génériques et enfin la forte concurrence des grandes surfaces sur toute la parapharmacie.

Si les officines les plus importantes s’en sortent par un effet de volume, les plus petites souffrent, notamment celles implantées dans les campagnes et les déserts médicaux. 

Selon les experts, la solution pour les pharmacies qui réalisent moins d'un million de chiffre d'affaires, est de se regrouper et d'investir dans des surfaces plus grandes afin d'apporter davantage de services (matériel médical, produits vétérinaires...) et de proposer des horaires élargis et des conseils à la prescription.

*En 2015, 181 officines ont fermé contre 123 un an plus tôt. L'an dernier, une pharmacie a baissé le rideau tous les deux jours, contre une sur trois l'année précédente. En pourcentage, les fermetures touchent en majorité les départements ruraux, comme la Corrèze (-3,6%), l'Orne (-3%) et la Haute-Marne (-2,9%).