Essilor a revu à la baisse sa croissance du chiffre d’affaires en base homogène autour de 3,5% pour 2016. En cause, un ralentissement conjoncturel du marché de l’optique ophtalmique dans plusieurs régions du monde, dont les Etats-Unis (1er marché du groupe) ainsi que des ventes inférieures aux attentes en octobre. L’action a atteint le 22 novembre son plus bas niveau depuis février 2015, à 95,63 euros, bien loin de son record historique de fin juillet, à 123,45 euros. 

Malgré l’abaissement des perspectives annuelles d’Essilor, plusieurs analystes estiment que ses fondamentaux restent solides. Le courtier Kepler Cheuvreux met en exergue la capacité d’innovation du groupe et sa croissance supérieure à ses pairs, selon l’Agence Option Finance.  

En outre, le broker souligne l’expertise d’Essilor dans un autre domaine potentiellement créateur de valeur : les fusions-acquisitions. Kepler Cheuvreux estime que le numéro 1 mondial de l'optique ophtalmique aura les moyens de ses ambitions en termes de croissance externe avec un ratio dette nette sur Ebitda* estimé à 0,7% fin 2017. Pour le courtier, le groupe est capable d’investir entre 2 et 3 milliards dans une acquisition.

Perspectives de développement

Fort de ce potentiel, Essilor pourrait profiter de fusions-acquisitions pour développer ses activités existantes, relate l’Agence Option Finance. En novembre dernier, le groupe français a d’ailleurs recruté Hilary Halper, responsable du développement au sein du groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) pour en faire sa responsable des fusions & acquisitions. Les opportunités d'achats pourraient être dans le solaire comme Essilor International a pu le faire en rachetant Transitions en avril 2014 ou la distribution en ligne (rachat de Vision Direct en février 2016 et de MyOptique Group en août 2016). Autre éventualité : des acquisitions sur des activités connexes, notamment le domaine de la fabrication des lentilles de contact dont le groupe est sorti il y a plus de 10 ans (vente de Lunelle en décembre 2000). L’industrie ophtalmique et les implants intraoculaires pourraient être une autre diversification jugée crédible pour Essilor, explique l’analyste.

Nul doute que le numéro 1 mondial de l’optique ophtalmique va continuer sa croissance dans le secteur de la santé visuelle dans les années à venir.

*Un résultat qui équivaut à l’EBE (l’excédent brut d’exploitation).