Quelles sommes restent dans votre poche lorsque votre employeur décide de vous augmenter ? Telle est la question que l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) s'est posée dans une étude, publiée au mois de février.

Un taux marginal supérieur à 57 %

Pour y répondre, le gain de pouvoir d’achat a été calculé pour un salarié dont le patron déciderait d’augmenter le salaire horaire de 3 %. Résultat : dans la moitié des cas, plus de 50 % du montant de cette augmentation sera absorbé par les charges, les impôts et une éventuelle baisse des prestations reçues par la famille.

En effet, pour un Français sur deux, le taux marginal* est supérieur à 57 %. "Ce niveau élevé est la contrepartie d’un système socio-fiscal globalement redistributif : en effet, le taux moyen effectif de prélèvement est croissant avec le coût du travail", souligne l'Insee. Pour quatre personnes sur cinq, il se situe entre 44 % et 73 %. Selon l'étude, il peut conduire "les individus à réduire leur temps de travail, à limiter leurs efforts pour obtenir une promotion ou développer une activité libérale ou entrepreneuriale, ou même à sortir du marché du travail".

L'Insee prend en compte le poids des cotisations sociales (patronales et salariales), l’impôt sur le revenu et une éventuelle baisse des allocations versés sous conditions de ressource (logement, allocations familiales, minima sociaux…).

Ces calculs s'appliquent au salaire brut augmenté des charges patronales, sachant que celles-ci représentent environ 35 % de ce coût du travail, note Les Echos. Si l'on exclut les charges patronales, les prélèvements représentent un peu plus de 30 % du revenu brut pour un salarié rémunéré 1,3 SMIC (environ 1.900 euros bruts) et 45 % pour un revenu de 9.400 euros bruts (trois fois le plafond de la Sécurité sociale).

Les familles monoparentales particulièrement concernées

La composition familiale est un élément important dans la détermination des droits aux prestations sociales et du montant d’impôt sur le revenu, et, a fortiori, du taux marginal effectif de prélèvement. En effet, le calcul des prestations familiales, des minimas sociaux et des APL dépend de la présence d’un conjoint cohabitant et de personnes à charge. Autre donnée importante : la composition familiale au travers du quotient conjugal et familial. En moyenne, les parents de familles monoparentales font face à un taux marginal plus élevé (61,1 %) que les personnes seules (59,5 %) et surtout que les couples sans et avec enfants (57,5 % et 56,8 % respectivement).

*Cet indicateur mesure la proportion d'une hausse des revenus du travail qui revient au système socio-fiscal, soit parce que les impôts augmentent, soit parce que les prestations diminuent