Comme tous les 3 mois, le groupe Altares fait état des défaillances d’entreprises en France pour le trimestre écoulé. Dans notre secteur, le 3e trimestre 2021 on en recense 14. Par rapport au 2e trimestre, qui avait été historiquement bas, c’est 5 de plus.

Les chiffres en optique

A titre de comparaison, à période équivalente, il y en avait eu :

  • 15 au 3e trimestre 2020 ;
  • 21 au 3e trimestre 2019 ;
  • 14 au 3e trimestre 2018.

Parmi les 14 défaillances des 3 derniers mois, on recense :

  • 9 liquidations judiciaires ;
  • 3 redressements judiciaires ;
  • 2 procédures de sauvegarde.

A noter que 4 des 14 points de vente concernés sont situés en région parisienne, et que la moitié du total sont de jeunes structures de moins de 8 ans.

Des chiffres toujours plus bas

Sur l'ensemble des secteurs, il y a eu 6 587 défaillances au 2e trimestre, soit bien moins qu’au 2e trimestre (5 311) et qu’au 1er (7 406). Par rapport au 3e trimestre 2020 (6 702 défaillances), la baisse est supérieure à 20%.

Dans le détail, Altares recense sur la période 159 procédures de sauvegardes, 1 292 redressements judiciaires et 3 860 liquidations judiciaires. Et dénombre 17 500 emplois menacés par les défaillances d’entreprises au 3e trimestre, contre 19 530 au 2e et surtout plus de 9 000 de moins qu’au 3e trimestre 2020 (26 600).

Le taux de redressements judiciaires augmente par rapport à l’été 2020 : il était de 21,9%, il est désormais de 24,3%. Pour les seules PME, il s’élève même à 30%. A noter que plus de 9 procédures sur 10 concernent des TPE, pour qui le taux de liquidations directes reste très élevé (75%).

L’Ouest et l’Est toujours en forte baisse

Alors que les régions Île-de-France et PACA étaient les mauvais élèves du 2e trimestre, elles affichent cette fois-ci une baisse du nombre de défaillances, respectivement de -21,5% et de -16,6%.

Mais, après la Corse (-54,3% de défaillances), ce sont bien les régions de l’Ouest (Normandie, Bretagne et Pays de la Loire) et le Grand-Est qui sont les régions qui enregistrent la plus forte baisse du nombre de défaillances (entre -27% et -30%).

« Les entreprises devront se donner les moyens d’embrasser la croissance 2022 »

« Un clivage s’opère entre les entreprises qui terminent 2021 avec un niveau de trésorerie solide, au prix d’un endettement parfois fort, et les entreprises qui manquent déjà de cash pour financer la reprise », analyse Thierry Million, directeur des études Altares. « Sur le dernier trimestre 2021, les défaillances devraient pouvoir être encore contenues sous le seuil des 10 000 avant que 2022 n’ouvre la voie à des tendances bien moins favorables. »

Thierry Million explique en effet que les entreprises devront « se donner les moyens d’embrasser la croissance 2022 pour honorer les engagements d’emprunt et rappels de cotisations », mais aussi « composer avec l’amortissement des prêts garantis par l’État ». Il conclut : « Le printemps 2022 s’annonce extrêmement tendu pour les entreprises qui ne seraient pas en mesure d’honorer les premières échéances. »