Nommé PDG du groupe Afflelou en février dernier, Didier Pascual confie à acuite.fr sa stratégie pour 2018. Présent depuis 14 ans au sein de l'entreprise et membre du Conseil d’administration, il occupait jusqu’à présent la fonction de directeur général délégué. Ses priorités : la croissance des enseignes, la transformation digitale et la mise en place d’une politique commerciale omnicanal. Interview...

Acuité : Quels sont les résultats du groupe pour 2017 ?

Didier Pascual : Nous avons émis une obligation en octobre dernier, je ne pourrais donc pas vous parler des chiffres récents avant de les avoir publiés officiellement. Cependant, si GFK annonce une baisse de 1,4% sur le marché de l’optique en 2017, l’enseigne Alain Afflelou performe avec un résultat positif de 1,5% sur la France à périmètre comparable. Le groupe se porte très bien et nous continuons à développer nos réseaux avec un objectif de 65 ouvertures dans le monde sur 2018, dont 20 magasins Optical Discount d’ici fin juillet.

A. : Qu’est-ce qui explique ces résultats ?

D.P. : Plusieurs éléments ont des effets positifs sur nos ventes, comme des offres commerciales, une communication et des franchisés de qualité. Nous avons aussi fait évoluer le concept des magasins Alain Afflelou vers un segment Premium, complémentaire à l’acquisition en 2015 de l’enseigne Optical Discount. Ce positionnement sur deux réseaux sera d’ailleurs maintenu et confirmé dans les années à venir.

A. : Quels seront les grands chantiers du groupe pour 2018 ?

D.P. : Le digital mérite toute notre attention. Une de mes premières décisions a été de nommer une personne en charge de la transformation digitale du groupe. De mon point de vue, c’est un sujet transverse qui couvre aussi bien le parcours client en magasin que la vente en ligne et les process internes à l’entreprise. Il s’agit d’utiliser les datas afin de mieux les valoriser sur le terrain avec un nouvel outil CRM implanté d’ici fin 2018 dans tous nos magasins mais aussi d’améliorer les relations avec nos franchisés. La réflexion sera globale et nous en tirerons ensuite les conséquences pour les différentes marques du groupe : Alain Afflelou, Optical Discount, Happyview et malentille.com.

A. : Qu’en est-il de l’introduction en Bourse ?

D.P. : Ce n’est plus dans nos priorités à court terme. Face aux incertitudes dues au projet de fusion entre Essilor et Luxottica, nous avons la volonté de concentrer nos ressources sur d’autres projets, comme le digital.

A. : Et du développement à l’international ?

D.P. : Même si nous sommes très sollicités, je n’entends pas mener une course à l’ouverture sur l’international mais recentrer notre développement sur quelques pays. Notre comité de direction doit présenter d’ici quelques semaines un dossier actualisé sur la question. Nous prendrons ensuite les décisions appropriées.

A. : Plus globalement, comment voyez-vous l’évolution du marché pour 2018 ?

D.P. : L’inflexion est une réalité mais je ne crois pas au scénario catastrophe que certains ont pu annoncer. Il y aura des perdants et des gagnants, à charge pour nous d’être du bon côté. Notre objectif est de développer nos enseignes dans un marché relativement stable en restant confiant en l’avenir.

 

Au 31 octobre 2017, le groupe Afflelou comptait 1 478 magasins, toutes enseignes confondues :

  • 955 en France
  • 387 en Espagne
  • 136 dans le reste du monde