2020, une année bien particulière, et vous ne l’avez pas toutes et tous vécue de la même façon. Nous l’avons vu hier lors de la première partie de cette série de témoignages que nous vous proposons. Découvrez tout de suite la seconde partie.

Pascale Attuil, propriétaire d’un magasin indépendant (Optic Next Door), Paris 14e

« Mon fils est opticien, nous avons repris le magasin il y a 6 ans et changé sa stratégie, notamment avec l’approche du 100% Santé. Nous avons décidé d’accompagner la réforme avec le moyen et le bas de gamme. Nous avons alors récupéré toute une frange de clientèle. De ce fait, l’instauration de la réforme en janvier 2020 nous a plus aidés qu’affaiblis, nous a apporté de nouveaux clients, et le début d’année a été bon.

Mais il y a eu une rupture avec le Covid. Nous sommes situés dans un quartier commerçant populaire, avec beaucoup de restaurants autour et on a donc perdu de la clientèle. Il a fallu gérer les stocks, ne pas acheter à tout va. L’année s’est terminée à -15% pour nous par rapport à 2019, en ayant été fermés 2 mois.

Entre les aides et le chômage partiel, un opticien peut s’en sortir. Mais il faut aussi être proactif, et s’adapter à sa clientèle. Nous allons chercher les clients, envoyons régulièrement des push par SMS, etc. Il faut faire ce qu’il faut pour qu’ils viennent en magasin !

Je pense que les plus gros seront plus impactés que les petits. Pour nous, les deux premières semaines de 2021 ont été bonnes, mais j’ai un peu peur de la suite avec le couvre-feu à 18 heures. »

Thomas Cleofort, opticien indépendant (La Galerie du Lunetier) à Chartres (28)

« Je sais que les magasins où j'ai travaillé précédemment ont fini l’année en croissance, entre +10% et +15%. Là, je ne peux pas comparer mon activité sur l’année complète car j’ai ouvert mon magasin il y a un an et demi. Mais ma petite entreprise ne connaît pas la crise ! Même si l’année a été difficile en tous points. Au niveau des ventes, le solaire a le plus souffert. Certains lunetiers ont été intelligents en écoulant leurs stocks sur internet.

Beaucoup de choses vont changer, on le sent. L’optique évolue. Avec les confinements et notamment les prises de rendez-vous, on se dirige de nouveau vers des ventes en 1h30-2 heures. Les clients se sentent plus écoutés. Cela s’est d’ailleurs bien passé pendant ces périodes, ils étaient disciplinés, attendaient dehors et se sentaient en sécurité. Je pense en revanche que 2021 sera une année moyenne. »