Les galeries marchandes et centres commerciaux de plus de 10 000 m² vont, comme l’ensemble des commerces, pouvoir rouvrir le 19 mai prochain. L’ensemble des fédérations du commerce ont salué « cette décision qui va dans le sens de leur appel » mais regrettent « que cette annonce entérine la prolongation pour deux semaines de la fermeture des commerces et rayons non essentiels ».

En rappelant que, au lieu des 4 semaines annoncées par le président fin mars, la fermeture aura duré plus de 6 semaines. « Des conséquences économiques lourdes » sont craintes car « le mois de mai représente jusqu’à 20% de l’activité de certains secteurs du commerce ». Surtout, ceux qui ont baissé le rideau le 31 janvier vont avoir au total fermé plus de 3 mois et demi sans interruption.

Une étude sur les effets de la crise dans les centres commerciaux

Procos, le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) et l’Alliance du commerce ont dévoilé les résultats d’une étude BVA sur l’impact de la crise sur les commerçants situés en centres commerciaux. 97% des répondants indiquent qu’elle a eu des répercussions importantes sur leur activité. 76% jugent même ces répercussions « très » importantes.

Une situation qui mène les deux tiers des commerçants de centres commerciaux à avoir une activité déficitaire depuis mars 2020. Pour ceux-là, la perte de CA s’évalue en moyenne à -45% par rapport à l’avant-crise.

Activité et perte de CA des commerces de centres commerciaux depuis le début de la crise sanitaire © BVA Groupe

Activité et perte de CA des commerces de centres commerciaux depuis le début de la crise sanitaire © BVA Groupe

Des répercutions sur les salariés

En 2021, du fait de la fermeture prolongée, 49% des répondants indiquent avoir placé au moins les trois quarts de leurs salariés au chômage partiel. En différenciant, 72% des commerçants indépendants affirment l’avoir fait, contre seulement 40% des directeurs d’enseignes.

Au total, 14% ont même licencié un ou plusieurs salariés. Cette fois-ci, les enseignes (16%) sont plus concernées que les indépendants (10%). Mais ce chiffre pourrait gonfler dans les mois à venir. En effet, 40% des interrogés se disent pessimistes sur la possibilité de conserver l’ensemble de leurs salariés sur le long terme.

Retour des clients… ou pas ?

Une des raisons pourraient être la perte de clients. Quand 74% indiquent en avoir perdus depuis mars 2020, seuls 15% pensent pouvoir tous les retrouver après la réouverture. Si les deux tiers pensent en retrouver tout de même la majorité, on remarque un certain pessimisme chez les indépendants : 29% craignent de ne retrouver qu’une faible part de leur clientèle.

La fuite vers les commerces de centres-villes, ouverts jusqu’à tout début avril pour la majorité des activités et sans interruption pour les opticiens, pourrait défavoriser les boutiques de centres commerciaux sur le long terme. Mais l’optimisme semble l’emporter pour l’avenir… du moins chez les directeurs d’enseignes.

Les indépendants plus pessimistes que les directeurs d'enseigne © BVA Groupe

Les indépendants plus pessimistes que les directeurs d'enseigne © BVA Groupe

 

* Étude réalisée par téléphone en avril auprès de 345 commerçants de centres commerciaux (252 dirigeants d’enseignes et 93 commerçants indépendants)