Lors d'une conférence de presse hier, interrogée sur le rapport HCAAM et le transfert aux seuls Ocam de la prise en charge des équipements du panier libre entraînant, en optique, un "déremboursement" du marché libre par la Sécurité sociale, La Mutualité a réitéré son opposition. Elle craint qu'on se retrouve avec une médecine à 2 vitesses. D'un côté des soins "Sécu" et de l'autre des paniers pris en charge exclusivement par les Ocam, donc difficilement "mutualisables", par conséquence "réservés" à ceux qui ont les moyens et pas les plus fragiles.   

 

Hausse des cotisations mutuelles en raison des dépenses liées au 100 % Santé

Le 100% Santé est selon la Mutualité, un exemple de partenariat réussi et l'augmentation des dépenses liée au 100 % Santé est une bonne chose. Elle est due à une sous-estimation du renoncement aux soins en audio et en dentaire et à une surévaluation des baisses des dépenses en optique. Mais demander aux Ocam de ne pas répercuter cette hausse est un discours incantatoire et pas réaliste. Il faut avoir le courage de dire : si on veut être mieux soigné, la dépense de santé va augmenter et les cotisations aussi. La question centrale est : "quel effort collectif est-on prêt à faire ? " a déclaré Eric Chenut, président de la Mutualité française.

 

Programmes des candidats à l’élection présidentielle

La Mutualité relance en 2022 son dispositif "Place de la Santé de la présidentielle" avec un double objectif : mettre à disposition des citoyens une synthèse des programmes sur la protection sociale et la santé et les analyser. Lors d'un "Grand Oral" qui aura lieu le 1er mars prochain, les candidats seront invités à s'exprimer sur leurs propositions.

 

De son côté, les propositions phares de La Mutualité restent très générales sur la santé, sauf une, qui peut concerner plus directement notre secteur, elle souhaite renforcer l'accès au premier recours de soins avec un exercice "regroupé" et un partage de compétences et de connaissances entre professionnels de santé. Eric Chenut a ainsi insisté sur l'utilisation nécessaire des délégations de tâches en multipliant les expérimentations sur le terrain (sans céder aux pressions corporatistes) et, si le succès est au rendez-vous, inscrire ces réformes dans la loi à l'image de ce qui a été mis en place avec les pratiques avancées des infirmières.