Le courtier Santiane, qui a publié récemment une tribune portant sur l'impact de la réforme 100% Santé, estime que « l'ampleur du succès » sur le dentaire et l'audition a des conséquences sur les contrats d'entrée de gamme. Explications.

Pour étayer ses propos, Santiane a réalisé une étude portant sur plusieurs dizaines de milliers de clients suivis sur la période 2017-2021. Il en ressort que la part du dentaire dans la prise en charge des Ocam est passée de 9% en 2017 à 19% en 2021.

Même constat en audio : « l’activité des audioprothèses représente 4 fois plus de prises en charges à la fin du quinquennat qu'au début : en 2017, un euro sur 100 pris en charge par les mutuelles commercialisées chez Santiane concernait les audioprothèses, désormais c'est 4 euros ! ».

Explosion des tarifs des « petits consommateurs de mutuelle »

Compte tenu de ces dépenses, le courtier estime que les complémentaires santé doivent retrouver un équilibre.

Première conséquence : une majoration des cotisations. La seconde concerne spécifiquement les contrats d'entrée de gamme. Auparavant, ils « étaient peu chers à la fois parce que les prises en charges étaient faibles et parce qu'ils avaient tendance à attirer les personnes qui sollicitent peu leur mutuelle (les « petits consommateurs de mutuelle »).

Mais avec la réforme 100% Santé, qui a contraint les complémentaires santé à assurer la prise en charge de nombreux postes, ces petits contrats n'existent plus. « Les petits consommateurs de soins se sont retrouvés mélangés avec de plus gros consommateurs, ce qui a eu tendance à faire exploser leur tarif de mutuelle pour financer notamment les prothèses dentaires des autres assurés », peut-on lire dans la tribune.

Quelle porte de sortie ? 

Dans ce contexte, les « petits consommateurs de mutuelle » pourraient tout simplement se détourner des contrats responsables : « Si la taxation est plus lourde en dehors du cadre fixé par les pouvoirs publics (20%) contre 13% pour les contrats responsables, la liberté dans le choix des garanties peut permettre de recréer pour le 'petit consommateur de mutuelle' un gain de pouvoir d'achat largement supérieur aux 7% de taxe supplémentaire », conclut Santiane. Ces contrats non responsables n'incluent pas de prise en charge en dentaire, optique ou audioprothèse : « les tarifs obtenus sont tellement plus bas que les économies réalisées par les clients sont 4 ou 5 fois plus élevés que la surtaxe de 7% appliquée ».