Plus d'un français sur trois ne bénéficient pas d'une complémentaire santé via leur employeur. Ces citoyens ont par conséquent la possibilité de souscrire un contrat de d'assurance complémentaire santé, auprès d'un assureur ou d'une mutuelle, dans le but de se voir rembourser les dépenses non couvertes par la Sécurité sociale.

Plus les garanties choisies sont importantes, plus la cotisation est élevée. Le coût d’une complémentaire revient en moyenne à 2000 € par an pour une famille avec deux enfants, à 3000 € pour un couple de retraités ou encore à environ 700 € pour un(e) célibataire.

Définir les soins concernés

Afin de faire face au prix des soins qui ne cessent de grimper, les mutuelles proposent désormais des offres à bas coût, établies autour de 10 € par mois, et par assuré. Ces offres sont généralement disponibles en ligne, mais n'incluent pour la plupart que les frais médicaux et de séjour liés à une hospitalisation.

Les assureurs développent quant à eux des contrats dits "à la carte", plus intéressants afin de se prémunir face à des situations diverses et variées. Ces contrats permettent de sélectionner uniquement les garanties nécessaires au client. Par exemple, une personne ne portant pas de lunettes peut facilement éviter de payer une garantie optique parfaitement inutile dans son cas.

Il est donc fortement recommandé de commencer par définir ses besoins avant de souscrire à une quelconque assurance complémentaire.

Le cas des soins dentaires

Par contre, il faut savoir que 70% des frais liés aux soins dentaires, comme le traitement d'une carie ou un détartrage, sont remboursés par la Sécurité sociale. Il n'en va pas de même pour la pose de couronnes, à titre d'exemple, car leur coût dépasse largement la base de remboursement de la Sécurité sociale. Les individus qui ont des frais dentaires élevés doivent donc faire attention au plafond de remboursement prévu afin d'éviter les mauvaises surprises.

Quels tarifs envisager pour les frais médicaux ?

L'Asssurance maladie obligatoire vous rembourse 70% du tarif des consultations médicales. Ces tarifs correspondent à 23 € pour un généraliste, et entre 28 et 57 € pour un médecin spécialiste.

Les 30% restants et autres dépassements d'honoraires éventuels restent donc à la charge du patient. C'est pourquoi il est souvent conseillé d'opter pour une mutuelle qui couvre entre 150% et 300% du tarif conventionnel communiqué, si vous consultez de façon régulière un cardiologue, un pédiatre ou encore un psychiatre.
Si ce n'est pas le cas, visez plutôt les 100%, sauf l'hospitalisation, car les dépassements d'honoraires y sont très fréquents et peuvent faire grimper la facture de manière significative.
Autre élément à prendre en compte, la prise en compte par la complémentaire du forfait journalier lié aux frais de séjour, qui ne sont pas assurés par la Sécurité sociale.
Autre conseil, n’hésitez pas à revoir votre contrat d'assurance complémentaire santé au bout de quelques années, les offres évoluant en même temps que les tarifs liés au secteur médical et de soins dans son ensemble. Il existe aussi des comparateurs sur internet qui font économiser du temps, et de l'argent comme le site choisir-Malin.fr rubrique assurance, choix entreprise.

La généralisation prévue au 1er janvier 2016

Au 1er janvier 2016, la généralisation de la couverture complémentaire santé impose aux employeurs d'assurer à leurs salariés une couverture collective minimale des frais de santé (forfait journalier hospitalier, soins dentaires, forfait optique, ticket modérateur, etc). Quelle que soit la taille de l'entreprise, l'employeur devra financer la moitié du coût. Les différentes branches professionnelles sont en cours de négociation concernant la répartition des cotisations et les niveaux de garantie. Si une entreprise n'est pas reprise dans une branche professionnelle définie, c'est en interne qu'elle devra déterminer les différents points mentionnés. 

Nous ne reviendrons pas sur la partie optique largement décrite dans nos colonnes. Par contre pour le dentaire, seuls les soins liés à l'orthodontie et aux prothèses doivent impérativement figurer dans les conditions de votre complémentaire d'entreprise. Effectivement, le décret évoque uniquement "la prise en charge à hauteur d'au moins 125% des tarifs servant de base au calcul des prestations d'assurance maladie des frais de soins dentaires prothétiques et de soins d'orthopédie dentofaciale."

Comme pour l'optique, des garanties supplémentaires peuvent être négociables.

Le forfait hospitalier devra apparaître dans les conditions de votre mutuelle d'entreprise "la prise en charge, sans limitation de durée, du forfait journalier" hospitalier.  Ce forfait s'apparente au montant de la location d'une chambre lors d'une hospitalisation. Comme précisé plus haut, il n'est pas pris en charge par la Sécurité Sociale mais devra l'être par votre complémentaire santé. Il ne concerne pas les hospitalisations dites ambulatoires où le patient reste moins d'une journée à l'hôpital. A titre informatif, à ce jour, il faut compter 18 € par jour dans un hôpital ou une clinique.
Enfin, il faut savoir que le ticket modérateur correspond à la somme non prise en charge (reste à charge) par la Sécurité Sociale lors d'une visite chez le médecin. Si on prend l'exemple d'une visite chez un médecin généraliste de secteur 1, remboursée 70% par la Sécurité Sociale, le remboursement se répartit ainsi :

- Sécurité Sociale : 15,10 €

- Ticket modérateur : 7,90 €

- 1 € de participation forfaitaire obligatoire de la part du patient

- 6,90 € de participation pour votre mutuelle

Ce ticket modérateur est plus ou moins élevé en fonction des montants des consultations (généralistes, spécialistes...) mais doit être dans tous les cas pris en charge par votre mutuelle d'entreprise.

Il n'y a pas de planchers de remboursement des dépassements d'honoraires mais vous pouvez prévoir des conditions dans ce sens.

S'il est indispensable de se conformer à toutes ces règles, il ne faut pas se limiter à elles-seules.  I est important de proposer une mutuelle collective à l'image de ses salariés en se montrant à l'écoute de leurs besoins et de leurs attentes.

Autre information, la période maximale pendant laquelle un ex-salarié bénéficiant de l’assurance chômage reste en mesure de conserver la prise en charge via sa mutuelle d’entreprise a d'ores et déjà été allongée de 9 à 12 mois. Et ce depuis le 1er juin 2014 concernant les frais de santé (maladie, maternité, accident), et depuis le 1er juin 2015 au sujet des garanties de prévoyance (incapacité, invalidité, décès).