En sollicitant l’opinion de 20 personnalités du monde de l’assurance complémentaire santé entre juin 2014 et février 2015, le cabinet de conseil en organisation et management Colombus Consulting édite un livre blanc sur l’avenir de la protection sociale en France. Le document, publié par nos confrères de l’Argus de l’assurance, revient sur les enjeux et les pistes d’amélioration de notre système « post-industriel datant de 1945 qui a (mal) vieilli ».

Les mesures superficielles prises par le Gouvernement

Dans ce contexte, la réforme des contrats responsables et la généralisation du tiers payant sont perçues comme des « initiatives superficielles ». Selon les personnalités sondées, elles « uniformisent la protection sociale, limitée par l’Etat dans ses réflexions au seul paramètre de la santé. La logique du plafond par l’encadrement des garanties ou du payeur aveugle que devient l’assureur privé révèle la mainmise du secteur public sur le sujet », rapporte l’Argus de l’assurance. Quant à la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise par le biais de l’Ani, « c’est une ombre portée qui cache des sujets plus structurants ! », regrette l’auteur du livre blanc alors que la dépendance pose question. Enfin, en ce qui concerne l’inéluctable privatisation de la prévoyance, de la santé et de l’épargne retraite, « nous pourrions assister à une privatisation cachée par l’effet du regroupement des acteurs », explique Marc Nabeth de Colombus Consulting. D’ici 2020, il pourrait, en effet, ne rester que 20 mutuelles.

Les pistes d'améliorations des assureurs

Face à ces constats, les différentes personnalités du monde de l’assurance interrogées proposent plusieurs pistes d’amélioration comme « devenir des agrégateurs de services et non plus seulement des payeurs de sinistre en personnalisant leurs offres, notamment grâce à l’apport des nouvelles technologies (télémédecine, domotique, …) ». Figure également en bonne place, le développement des réseaux de soins « afin de sortir de la position de payer aveugle en aidant l’assuré à diminuer son reste à charge et d’optimiser l’équilibre technique et financier de leurs programmes d’assurances santé ». Cela leur permettrait de gagner 6 points minimum de ratio combiné (rapport de la somme des frais de gestion et du coût des sinistres sur le total des primes encaissées par une compagnie d'assurance, ndlr) « mais l’efficacité de ces réseaux reste tributaire des niveaux de garanties définis », détaille l’auteur. Les contributeurs au projet invoquent également la possibilité de promouvoir l’auto-assurance