Alors qu'elle présentait la stratégie nationale e-santé pour 2020 ce 4 juillet, Marisol Touraine a été interpellée sur l'Open Data en Santé. La ministre l'a confirmé : les assureurs n'auront pas accès aux données des patients ! Elle s'est également dite défavorable aux prises en charge conditionnées par le comportement des assurés.

"L’Open data en santé (ouverture des données) impose des règles précises et j’ai fait le choix dans la loi de ne pas permettre aux assureurs d’accéder de manière simple, sans filtre à ces données de santé, parce qu’il n’y a pas là des enjeux d’intérêt public", a souligné Marisol Touraine en répondant à un article du Parisien/Aujourd’hui en France expliquant que l’assureur Generali proposait depuis le 1er juillet à ses clients allemands de payer leur contrat moins cher s’ils acceptaient que leur hygiène de vie soit surveillée.

Cette « assurance au comportement » sera également lancée en France prochainement mais sur un modèle adapté à l'Hexagone. L'assureur, principalement implanté dans le collectif, proposera sa nouvelle offre sur la base du volontariat aux entreprises et à leurs salariés. Toutefois, à la différence de l'Allemagne, "aucun lien ne sera fait entre la prime d'assurance payée par les assurés et l'engagement dans ce programme", a affirmé Yanick Philippon, membre du comité exécutif en charge des assurances collectives chez Generali France au micro d'Europe 1. 

Si dans un récent rapport, la Cour des comptes déplore la faible utilisation de ces données de santé par les pouvoirs publics et les freins à l’ouverture de cette base au potentiel exceptionnel, Marisol Touraine estime qu' « accéder aux données de santé doit être pour faire progresser la recherche, faire progresser des programmes de soins de prise en charge. En France, il n’y a pas de conditions mises à la prise en charge financière des patients et je ne souhaite pas qu’à l’occasion du développement des données de santé certains assureurs viennent conditionner leurs remboursements par le respect de certaines pratiques de vie des assurés », a-t-elle conclu.