Alors que les lunettes high tech signées Google doivent bientôt être lancées sur le marché, la concurrence s'organise et notamment en France, où Optinvent a annoncé la commercialisation dès mars 2014 de lunettes à réalité augmentée baptisées Ora-S.

Comme la présente Kayvan Mirza, son co-fondateur et patron, Optinvent est une entreprise basée à Rennes travaillant à l'élaboration de lunettes connectées depuis 2008. Lui-même est un ancien de Thomson Multimedia (aujourd'hui Technicolor) qu'il a quitté en 2007 pour fonder sa société qui compte à ce jour huit salariés et a déjà levé plus de trois millions d'euros.

«A l'époque, rappelle-t-il, on parlait de lunettes vidéo ou de vidéo mains libres. Notre produit repose sur neuf brevets : notre guide de lumière fait 4mm d'épaisseur et est en plastique transparent moulé. Il réfléchit l'image sans distorsion et la projette sur l'oeil ».



Des points forts pour concurrencer Google

Les atouts de ces lunettes connectées seront-ils suffisants pour permettre à l'Ora-S de s'opposer à l'hégémonie déjà annoncée de l'américain Google ? C'est ce que veut croire Kayvan Mirza qui n'hésite pas à expliquer que sa monture est « plus riche et plus ergonomique » que les Google Glass, pour un prix largement plus abordable, autour de 300 euros pour le grand public contre environ 1 500 euros pour les Glass. « Nous estimons que notre écran est meilleur, car on y travaille depuis plus longtemps qu'eux. Il est aussi trois fois plus grand, et deux fois plus lumineux », affirme-t-il.

Dans le détail, le patron d'Optinvent précise que ses lunettes « permettent d'afficher une image (...) sur deux positions au choix, devant l'oeil ou en dessous. » L'écran occupe en effet la presque totalité du champ de vision de l'oeil droit et fonctionne en réalité augmentée ou en affichant simplement les notifications. Tournant sous Android, ces lunettes de 70 grammes ont une autonomie d'une journée et peuvent prendre des photos ou des vidéos et communiquent en Wifi.



« Nous les vendons nues, avec quelques applications seulement et un kit de développement. Elles sont pour l'instant à destination des développeurs et des professionnels », explique Kayvan Mirza. Le modèle Ora-S est vendu 700 euros : « courant 2014, lorsqu'une trentaine d'applications auront été développées, nous pourrons le vendre au grand public pour environ 300 euros », estime-t-il. Optinvent a chargé la société autrichienne Wikitude de développer des applications.

Pour l'heure, les précommandes émanent des secteurs aéronautique, automobile, médical, maintenance, logistique et même du cinéma (pour le sous-titrage par exemple). Kayvan Mirza souhaite « que les lunettes connectées deviennent le prochain équipement mobile après le Smartphone, la nouvelle rupture innovante, même si inévitablement des questions se posent en matière de vie privée ».

Avec Laster technologies et Optinvent, il y a désormais au moins deux sociétés françaises en mesure de rivaliser avec les Google Glass sur le segment des lunettes embarquant un pico projecteur et une caméra. A voir maintenant si les deux Français sauront tirer leur épingle du jeu face à l'américain...