Les électeurs de la primaire de la droite et du centre se sont prononcés. Ils ont choisi François Fillon pour les représenter à la Présidentielle de 2017. L'ancien Premier ministre est le candidat qui affichait le programme le plus complet et détaillé en matière de santé. S’il considère les Ocam comme « des acteurs incontournables de notre protection sociale », il n’acceptera pas « que les réseaux de soins puissent aboutir à une remise en cause de la liberté de choix par les assurés de leur médecin et de leur établissement de santé ».

François Fillon a notamment proposé de : 

  • Redéfinir les rôles respectifs de l’assurance publique et de l’assurance privée. La première prendrait en charge un panier de soins « solidaire » alors que la seconde financerait un panier de soins « individuel ». Cette réforme a pour objectif de « responsabiliser les professionnels de santé et les patients ».
  • Créer une Agence de contrôle et de régulation de l’assurance santé privée. Cette agence définira un contrat type parfaitement lisible pour les assurances privées avec une variable : le prix.
  • Maintenir une offre plurielle de professionnels de santé, source d’émulation et d’innovation pour le bénéfice des patients et pour la régulation de nos dépenses de santé. C’est dans ce cadre que seront examinées les modalités d’intervention des réseaux de soins créés par les Ocam dans les domaines de l’audioprothèse, des soins dentaires et de l’optique.

Sur ce dernier point, François Fillon pourrait satisfaire une grande partie de la profession qui pointe du doigt « le détournement de clientèle opéré par les organismes complémentaires via les remboursements différenciés ». D'après notre sondage lancé le 24 novembre dernier, 50% des acuinautes pensent qu'il a le meilleur programme pour notre secteur. 

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Notons toutefois, qu'aucune réponse législative n’est pour l’heure prônée. Pourrait-il revenir sur la loi Le Roux de 2013, autorisant les mutuelles à pratiquer le remboursement différencié dans le cadre des réseaux de soins, à l’instar des assurances et institutions de prévoyance ? Dans une lettre ouverte, le Dr. Jérôme Marty, président de l'Union Française pour une Médecine Libre (UFML), demande au candidat « de clarifier ces points et d'apporter des garanties contre tout risque de financiarisation du soin et d'atteinte de la liberté et de l'indépendance du praticien. La France mérite une politique de santé qui garantisse le libre choix des patients, l'indépendance de pratique des médecins et des soignants, et la protection des valeurs de la médecine et de la déontologie », insiste-t-il.

Dans un communiqué publié à l’occasion de la « Journée des soignants » organisée le 24 novembre dernier, François Fillon a par ailleurs affirmé son soutien aux professionnels de santé « unis pour dénoncer la défiance et le mépris qu’ils subissent » de la part du Gouvernement en place. Pour lui, leur liberté d’exercer leur métier « doit être davantage protégée et reconnue ».