En 2010, la Colombie Britannique mettait en oeuvre une série de mesures visant à déréglementer et à faciliter la vente de produits optiques sur Internet. Parmi elles : la mention obligatoire, sur les prescriptions de lunettes, de l'écart pupillaire des clients, afin que ceux-ci puissent acheter ultérieurement leur équipement en ligne. En réaction, de nombreux optométristes de la province canadienne facturent, entre 15 et 50 dollars (entre 11 et 38 euros), l'inscription de cette mesure sur leurs ordonnances, selon une enquête de la chaîne CBC News. Mike de Jong, ministre de la Santé, s'insurge contre cette pratique qu'il juge illégale.

L'Ordre des Optométristes conciliant

« Si ces règles existent, c'est qu'il y a une raison et elles doivent être respectées. Ceux qui les ignorent seront sanctionnés », a-t-il averti. Mais, pour les représentants de la profession, facturer la mention de l'écart pupillaire sur l'ordonnance n'a rien d'illégitime. « Les patients ont le choix. S'ils veulent payer pour un examen avec cette mesure, et un autre prix pour un examen sans cette mesure, il ont le droit », défend Robin Simpson, président de l'Ordre des Optométristes de Colombie Britannique. Celui-ci autorise en effet ses membres à facturer l'écart pupillaire sous certaines conditions : « son coût doit être inclus dans le prix total de l'examen de vue, sauf si le patient est informé et accepte que cette mesure soit facturée en sus ». Suite aux attaques du ministère de la Santé, l'Ordre pourrait cependant revoir sa politique : « peut-être pouvons-nous modifier cette règle », laisse entendre son président.