Suite au reportage « Que valent les lunettes low-cost ? » diffusé sur France 2 le 18 novembre dernier, la Fédération Nationale des Opticiens de France (Fnof) a contre-attaqué.

Le syndicat a adressé un courrier à la chaîne du service public français afin de pouvoir exercer son droit de réponse. Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) ainsi que la ministre en charge de France Télévisions ont également été alertés « des pratiques répétées des journalistes de France 2 à l’encontre de toute une filière ».

Dans sa lettre, Alain Gerbel, président de la Fnof, explique qu’« il n’a jamais été contacté par les journalistes pour répondre à leurs questions et n’a bien entendu jamais refusé d’y répondre. Cette affirmation porte atteinte à l’image de la profession d’opticien et à l’honneur de la Fédération ». A contrario, la journaliste indique dans son reportage que les syndicats d’opticiens n’ont pas souhaité répondre aux questions.

« Marchand de lunettes et opticien de santé sont 2 professions différentes »

La Fnof aurait souhaité expliquer « aux téléspectateurs que l’opticien de santé ne se contente pas de laisser le porteur choisir une monture, d’attribuer le même type de verres à l’ensemble des porteurs et d’adresser la commande en Chine d’où un équipement fini lui parvient ».

Au cours de la vente, d’une durée moyenne de 167 minutes, plusieurs étapes sont réalisées dont l’examen de vue, la prise en compte des besoins du porteur, la détermination du verre adapté, le choix de la monture, la prise de mesures, la réalisation et montage de l’équipement, sa livraison et à son ajustage, ainsi que le traitement administratif du dossier.

La Fnof souligne également que « marchand de lunettes et opticien de santé sont 2 professions différentes qui ne sont pas soumises aux mêmes exigences ».

Par ailleurs, le syndicat juge « pas acceptable » les calculs de marge énoncés dans le reportage. « D’un côté vous dénoncez un taux de marge brute des opticiens de 233%, de l’autre vous encensez le modèle low-cost qui prétend acheter un équipement complet 11 euros pour le revendre à 29 euros sans intervention supplémentaire, ce qui représente une marge nette de 263% », s’offusque Alain Gerbel.

Enfin, la fédération rappelle dans son courrier que les opticiens seront tenus au 1er janvier 2018, de remettre un devis distinguant le prix du produit du prix des prestations avec affichage en vitrine des tarifs des prestations. « Il est certain que le low-cost ne voit pas ce devis d’un très bon œil n’ayant aucune prestation associée au produit puisqu’ils font de la vente en l’état », conclut-il.

Avec le syndicat des Lunetiers du Jura, le syndicat des Lunetiers de l’Ain, le syndicat des opticiens de l’Ain et du Jura ainsi que les fabricants et créateurs suivants (Frod’s, Eyebrowear, Dokomotto, Amor Sol Amor), la Fnof a également adressé un courrier aux préfets de l’Ain et du Jura leur demandant leur intervention.