Le magazine 60 millions de consommateurs s'est intéressé aux appareils auditifs dans son édition d'octobre 2022 : dans une investigation menée par 19 enquêteurs mystères (tous atteints de presbyacousie, dotés d’une ordonnance de leur médecin ORL et d’un audiogramme), 69 devis et 8 enseignes ont été décortiqués (Entendre, Audition Conseil, Audio 2000, Alain Afflelou Acousticien, Amplifon, Audika, Écouter Voir, Optical Center). Point positif, ces patients ont été agréablement surpris par le temps accordé pendant le rendez-vous (entre 1h et 1h30). En revanche, le magazine consommateur évoque certains aspects qui laissaient à désirer, comme d'importantes disparités dans les conseils et les prix, des tests d'audiométrie parfois absents, des équipements de classe 1 discrédités ou des devis incomplets.

Des manquements flagrants

Par exemple, dans 18 cas sur 69, impossible de vérifier que l’entretien et le devis avaient bel et bien été réalisés par un audioprothésiste D.E. (pas de mention du numéro Adeli sur le devis, ni port de badge). Dans 42 cas seulement, l’audiométrie tonale a été réalisée, et l’audiométrie vocale dans 24 cas. Dans la majorité des visites, le devis normalisé n'était pas complet : sur 69 devis, la fiche technique, pourtant obligatoire, n’a été jointe que 8 fois et le reste à charge était souvent mal indiqué. Notant la difficulté d'obtenir ces informations auprès des mutuelles, comme l'explique le magazine.

Dénigrer le 100% santé

L'enquête révèle que plusieurs commentaires d'audioprothésistes exprimaient un certain dénigrement pour les appareils de classe 1 (100% santé), indiquant par exemple qu'ils n'étaient adaptés qu'aux surdités légères. Certains appareils de classe 1 proposent pourtant autant de canaux de réglages que ceux de classe 2.

 

L'enquête a été réalisée par 13 femmes et 6 hommes âgés de 37 à 80 ans, auprès de 3 à 4 audioprothésistes chacun, entre avril et juin 2022 : 14 à Paris, 23 dans le reste de l’Île-de-France et 32 dans d’autres régions.