Alors que l'alternance connait un fort succès (plus de 700 000 apprentis en 2021), le ministre du Travail Olivier Dussopt a annoncé le 1er décembre le prolongement des aides en 2023 et leur homogénéisation. Le dispositif avait été plusieurs fois renouvelé. 

Depuis 2020, les aides aux entreprises recrutant un alternant s'élevaient à :

  • 5 000 euros maximum pour le recrutement d’un apprenti/d’un alternant de moins de 18 ans
  • 8 000 euros maximum pour le recrutement d’un apprenti/d’un alternant majeur

En 2023, le montant de l'aide s'élèvera à 6 000 euros, pour les mineurs comme les majeurs, pour la première année d’exécution du contrat conclu entre le 1er janvier au 31 décembre 2023.

Cette harmonisation vise à rendre plus lisible le dispositif pour les jeunes et leurs employeurs, prenant en considération les recommandation de la Cour des comptes de juin 2022.

Le dispositif séduit

Le nombre d'entrée en apprentissage n'a fait qu'augmenter ces dernières années, selon les chiffres de la Dares :

  • 354 368 en 2019
  • 511 034 en 2020
  • 710 297 en 2021

Cependant, les contrats d'alternance ont surtout bénéficié aux cursus à partir de bac +2. En 2021, seuls 38 % du nombre total d’apprentis préparaient un CAP ou un bac pro.

Un financement fragile qui attire l'attention de la Cour des comptes

Le financement de l'Etat pour l'apprentissage est passé de 2,37 Mds d'euros en 2017 à 11,3 Mds d'euros en 2021, d'après les chiffres de la Dares.

En juin dernier, la Cour des comptes dressait un bilan du dispositif et s'inquiétait de son financement :

« L’augmentation du coût unitaire de l’apprentissage, conjuguée à la très forte hausse des entrées entre 2019 et 2021 et au dynamisme de ses autres charges, conduit à un déficit très important de France compétences en 2020 (4,6 Md€) et 2021 (3,2 Md€). Ces déficits entraînent des difficultés importantes de trésorerie, résolues en 2021 par la négociation de lignes de trésorerie auprès de banques à hauteur de 1,7 Md€ et des subventions exceptionnelles de l’État à hauteur de 2,75 Md€. Mais de nouvelles difficultés de trésorerie sont prévues dès l’été 2022.»