Visés par une enquête judiciaire sur leur gestion financière, les centres de santé Cosem* (1 350 salariés, 700 praticiens, 2 millions de consultations médicales et dentaires par an) ont été placés en redressement judiciaire, avec période d'observation de six mois, a annoncé mercredi la direction dans un communiqué. Il y a 15 centres de santé Cosem en France, dont au moins 3 qui pratiquent l’ophtalmologie (les centres Saint-Lazare, Miromesnil et Saint Michel).

Financée par les remboursements de la Sécurité sociale et des subventions publiques, la Cosem est dirigée par Daniel Dimermanas, directeur général depuis 2010, et ses deux fils. Les élus du CSE dénoncent des salaires exorbitants versés au père et à ses fils, des emplois fictifs de leurs épouses et des notes de frais disproportionnées - plus de 285 000 euros pour trois personnes en 2021.

Les centres « restent ouverts, les rendez-vous sont pris, les soins sont réalisés et les salaires sont payés durant toute cette période », a précisé la direction. Elle affirme que la « pérennité » des centres n'est « pas en cause », mais que la procédure « permettra à l'association de retrouver sa stabilité et d'apaiser le climat social ».

Une enquête sur la gestion financière du Cosem a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), après deux signalements à la justice. Le premier émanait de la Caisse primaire d'assurance maladie de Paris, elle-même alertée sur une «suspicion de fraude». Le second émanait des élus du comité social et économique (CSE) du Cosem qui dénonçaient des faits pouvant être qualifiés d'abus de confiance, de prise illégale d'intérêt, d'escroquerie à la Sécurité sociale et de harcèlement moral.

 

* Cosem : Coordination des œuvres sociales et médicales