Alors qu'elle annonçait préparer des actions d'envergure contre les réseaux de soins en octobre dernier, la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) travaille actuellement sur une enquête terrain concernant les « pratiques des Ocam ». Dans le détail, cette dernière porte « sur les délais de paiement et sur la pratique tendant à imposer des tarifs présentés comme des prix marché ». Les résultats sont « destinés à Bercy (ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, ndlr), et pourquoi pas à l’Autorité de la Concurrence », explique le président de l'organisation dans une lettre aux adhérents, publiée sur les réseaux sociaux.

Dans ce courrier, Alain Gerbel se dit également « content de voir des opticiens se regrouper, se retrouver, discuter entre eux et prendre globalement position contre les réseaux ». Mais pour lui, « il faudra aller encore plus loin, en admettant que toutes les formes de réseaux sont toxiques. Nous ne sommes cependant pas arrivés au point de non-retour, ce réveil tardif de la conscience collective devra passer le baptême du feu du prochain appel d’offres Kalivia », estime-t-il en assurant que la Fnof « travaille pour mettre fin aux réseaux sous leur forme actuelle, pas pour les contourner, en tentant de remettre à l’ordre du jour les conventions départementales que nous avons connues dans le passé ».

« D’autres initiatives sont également dans les cartons » mais « il est encore trop tôt pour en parler », fait savoir l’organisation qui tient ce 14 décembre son assemblée générale extraordinaire à Paris. Alain Gerbel attire notamment l’attention des opticiens sur « le projet de règlement européen relatif à la protection des données personnelles ». Alors que « plusieurs procédures seront lancées dès le mois de décembre, en lien avec notre action devant la Commission européenne », « le Gouvernement français, après décision favorable du Conseil des ministres de l’Union, demande que le Parlement européen vote ce texte au cours de cette session pour application début 2016. Ce texte enfonce le clou en renforçant la notion de données de santé, l’étendant notamment au traitement de la maladie », souligne le président de la Fnof.