C’est bien connu, l’alimentation influe sur le développement de la Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), principale cause de malvoyance en Europe avec près de 20 millions de personnes affectées en 2020.

Une équipe de chercheurs* a identifié un biomarqueur sanguin permettant de prédire le contenu rétinien en acides gras oméga-3, ce qui faciliterait l’identification des personnes à risque de développer une DMLA par l’alimentation, avant détection par examens ophtalmologiques, et de les accompagner sur le plan nutritionnel.

Le procédé des chercheurs

Les chercheurs se sont basés sur l’analyse des rétines et du sang de 46 donneurs. A l’aide d’un algorithme développé via intelligence artificielle, ils ont identifié le biomarqueur sanguin du statut en acides gras oméga-3 de la rétine.

Ensuite, ils ont combiné l’analyse des rétines des 46 donneurs avec les données de 2 autres études : une pour doser le biomarqueur sanguin chez 62 participants, l’autre sur 110 patients dont la moitié suivait une supplémentation alimentaire en acides gras oméga-3.

Deux conclusions majeures :

  • Plus la concentration du biomarqueur sanguin est élevée, plus risque d’avoir une forme avancée de DMLA est faible ;
  • La concentration du biomarqueur augmente après supplémentation en acides gras oméga-3.

Un brevet sur ce biomarqueur prédictif du statut rétinien en acides gras oméga-3 et l’algorithme de prédiction a été déposé par Inrae et l’Inserm. L’équipe de recherche développe actuellement une méthode standardisée et simplifiée de dosage pour intégrer ce biomarqueur à l’évaluation du risque de développer une DMLA dans une démarche de médecine personnalisée.

Des fonctions primordiales pour les acides gras oméga-3

Pour rappel, une insuffisance en acides gras oméga-3 est reconnue comme facteur de risque de DMLA. Ces lipides ont 3 fonctions primordiales :

  1. Ils assurent la vision au niveau des photorécepteurs ;
  2. Ils ont de fonctions anti-inflammatoires ;
  3. Ils limitent la mort cellulaire et le développement vasculaire dans la rétine.

* Des chercheurs de l’Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'​environnement), de l’Inserm, de l’université Jean-Monnet Saint-Etienne, de l’université de Bordeaux, d’ITERG et des CHU de Dijon-Bourgogne et de Bordeaux. Les résultats ont été publiés le 30 juin 2021 dans la revue Clinical and Translational Medicine.