Depuis plus de 20 ans, le Lasik est la technique de chirurgie réfractive la plus répandue pour les opérations de la myopie, de l’hypermétropie, de la presbytie et de l’astigmatisme. En France, entre 150 000 et 200 000 actes chirurgicaux sont réalisés par an, dont environ 80% par la technique du Lasik*.

Un guide pour mieux informer les patients

Si cette opération est approuvée depuis longtemps par la Food and Drug Administration (FDA) des Etats-Unis, l’institution veut alerter les patients contre les possibles effets secondaires de plus en plus nombreux. Dans cette perspective, elle prépare un guide qui va mentionner les avantages ainsi que les complications possibles post-opératoire. Le texte, encore au stade de finalisation, est disponible sur le site internet de la FDA. Plus de 600 patients et professionnels de santé ont émis des commentaires depuis que le projet de directive a été rendu public.

Dans le document de 25 pages (voir pièce jointe ci-dessus), l’agence américaine liste une série de complications éventuelles après l’intervention chirurgicale au Lasik telles que la sécheresse oculaire, la vision double ou encore l’apparition de halos lumineux et la sensation d'éblouissement dans les environnements peu éclairés. Les symptômes disparaissent habituellement en quelques semaines ou mois, mais chez certains patients « des douleurs sévères et constantes » peuvent perdurer. Et même « ne jamais disparaître », d'après la FDA.

Ne jamais négliger le suivi post-opératoire !

Quels sont les risques de ces chirurgies ? « Dans 90 à 95% des cas, les larmes se régénèrent sans difficultés dans les 3 à 6 mois après l'intervention. Pour les 4 à 5% restants, des complications peuvent apparaître, car les larmes se régénèrent, mais en établissant de mauvaises connexions. Les patients peuvent ressentir une douleur chronique, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 », poursuit-il.

Il est donc essentiel de traiter les effets secondaires dès les premiers symptômes : « il faut s'en apercevoir le plus rapidement possible, car on peut régénérer les larmes par des médicaments et le port de lentilles cornéennes spécifiques. Si les symptômes ne sont pas traités à la suite de l'opération, la douleur devient internalisée au niveau du cerveau et il devient difficile de s’en débarrasser ». Dans une interview, l’ex-directeur de l’école d’optométrie de l’Université de Montréal, Langis Michaud, préconise une meilleure information des risques aux patients et un suivi de près par l’ophtalmologiste après l’intervention au Lasik.

*Source : La revue du praticien