Quand certaines personnes distinguent à peine un saumon d’un rose ou un violet d’un bleu, d’autres détectent une centaine de millions de nuances. Une différence qui ne tient pas seulement dans l’éducation à l’art ou à la peinture, mais à une mutation génétique. Les gens atteints de tétrachromatisme possèdent 4 types de cônes dans la rétine, au lieu de trois pour le commun des mortels.

Alors qu’un premier cas avait clairement été identifié en 2014, une équipe de chercheurs de l’Université de Newcastle au Royaume-Uni se félicite de sa nouvelle découverte. Après 20 ans de recherches, ils ont trouvé une deuxième personne tétrachromate, un médecin dans le nord de l’Angleterre.

Et dans ces deux cas, il s’agit d’une femme. Une information essentielle car, les scientifiques estiment que la présence d’un quatrième cône dans la rétine serait due à une mutation génétique présente sur le chromosome X. C’est ce phénomène qui permet à une personne de voir plus ou moins de couleurs, ce qui explique aussi pourquoi les hommes sont plus fréquemment daltoniens de naissance que les femmes.

Il faut savoir que les humains sont normalement trichromates, c'est-à-dire qu'ils disposent de 3 photorécepteurs permettant de voir les radiations liées aux couleurs situées entre 400 et 700 nanomètres. Les premières estimations évaluent à 1% le nombre de personnes tétrachromates dans le monde mais ce chiffre pourrait être plus élevé. Car la présence de 4 cônes ne fait pas tout : sur le plan neurologique, le cerveau des tétrachromates n’est pas différent de celui des autres. C’est alors qu’entre en jeu l’éducation visuelle !