Ce n’est ni de la science-fiction ni le dernier gadget de James Bond, mais bien un accessoire sans doute promis à un bel avenir que la société AVG a dévoilé au Mobile World Congress de Barcelone. Son prototype de montures utilisant des matériaux rétroréfléchissants et des LED infrarouges vise à rendre inopérants les logiciels de reconnaissance faciale, qui équipent certains objets connectés. Si la vente au grand public des « lunettes d’invisibilité » n’est pas pour demain, le l’objet a suscité l’intérêt et montré un réel potentiel bien que des améliorations soient nécessaires.

Comment ça marche ?

Sur les lunettes, les LED infrarouges autour des yeux et de la zone du nez envoient une lumière, invisible pour l’œil humain mais qui perturbe l’objectif d’une caméra sensible à ces longueurs d’ondes. Les logiciels de reconnaissance faciale sont alors incapables de jouer leur rôle. Mais le laboratoire d’innovation d’AVG a dû aller encore plus loin et intégrer des matériaux rétroréfléchissants car certains capteurs de caméra disposent d’un filtre assez puissant pour couper les longueurs d’onde au-delà du spectre visible.

Des logiciels de reconnaissance faciale inopérants

Les matériaux rétroréfléchissants renvoient alors la lumière avec le même angle que celui d’arrivée. Résultat : lors d'une photo avec un flash, les lunettes sont surexposées rendant quasi impossible la reconnaissance faciale. Là encore, le procédé ne fonctionne pas à tous les coups puisqu’il faut que le flash soit utilisé.

La technologie reste donc à perfectionner tout comme le design des lunettes qui laisse à désirer. Mais l’ambition d’AVG est ailleurs : « plutôt que de concevoir un produit pour être mis sur le marché, les experts étudient comment la technologie peut permettre de lutter contre l'érosion quotidienne de notre vie privée à l'ère numérique », explique la société.

Les lunettes d’invisibilité ne sont donc pas de la pure fiction, mais elles sont encore loin d’être une réalité…