En décembre 2006, les autorités européennes ont adopté une directive relative au permis de conduire, instaurant entre autres un examen de vue obligatoire pour tous les candidats à l'obtention ou au renouvellement de ce diplôme. Selon nos confrères du site Internet britannique Optician On Line, le nouveau document, qui sera présenté sous la forme d'une carte plastique, mentionnera également le niveau de correction des amétropes titulaires du permis. Cette information a été rapportée lors du séminaire de l'association Euromcontact, organisé ce mois d'août à Windsor.

Les examens de vue obligatoires devront être répétés régulièrement, la directive instaurant des contrôles d'aptitude tous les 10 ans pour les titulaires des permis A (motocycles) ou B (voitures), et tous les 5 ans pour les permis C ou D (poids lourds).
Les candidats aux permis A ou B devront ainsi avoir, à chaque contrôle, "une acuité visuelle binoculaire, avec correction optique s'il y a lieu, d'au moins à 0,5 en utilisant les deux yeux ensemble. Le permis de conduire ne doit être ni délivré ni renouvelé s'il s'avère, lors de l'examen médical, que le champ visuel est inférieur à 120° sur le plan horizontal (...). Si une maladie oculaire progressive est déclarée, le permis de conduire pourra être délivré ou renouvelé sous réserve d'un examen périodique pratiqué par une autorité médicale compétente".
Les candidats aux permis C ou D sont soumis à des niveaux plus stricts : ils doivent avoir "une acuité visuelle des deux yeux, avec correction optique s'il y a lieu, d'au moins 0,8 pour l'oeil le meilleur et d'au moins 0,5 pour l'oeil le moins bon. Si les valeurs de 0,8 et 0,5 sont atteintes par correction optique, il faut que l'acuité non corrigée de chacun des deux yeux atteigne 0,05, ou que la correction de l'acuité minimale (0,8 et 0,5) soit obtenue à l'aide de verres de lunettes dont la puissance ne peut excéder plus ou moins 8 dioptries, ou à l'aide de lentilles de contact".

Cette directive devra être transposée dans les Etats membres de l'Union européenne, dont la France, entre 2011 et 2013. La nouvelle législation vise à réduire le nombre d'accidents de la route, dont certains sont dus à une mauvaise vision. Selon les derniers chiffres de l'Asnav, 8 millions d'automobilistes français conduisent avec un défaut visuel mal ou non corrigé. Un contrôle périodique de la vue est par ailleurs souhaité par 94% des Français, ainsi que par certains élus souhaitant anticiper la législation européenne. En novembre dernier, le sénateur Alain Vasselle, soutenu par 46 de ses collègues, a déposé une proposition de loi tendant à instaurer un examen de la vue avant le passage du permis de conduire. Pour l'heure, ce projet reste dans les tiroirs parlementaires.