En mai dernier, le ministère de la Santé a lancé l'étude NutriNet sur les comportements alimentaires des Français et leurs impacts sur la santé. "Cette étude, projet unique et précurseur pour étudier les relations entre nutrition et santé, fait l'impasse sur la vue", s'alarme le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France). "Les ophtalmologistes tiennent à rappeler que la vue est une dimension essentielle de la bonne santé et un facteur fondamental de l'autonomie. Le rôle de la nutrition est maintenant reconnu comme très important", tient à rappeler le Snof.

"L'amélioration de l'espérance de vie s'accompagne d'un accroissement des maladies liées à l'âge. Les pathologies oculaires arrivent juste derrière les atteintes cardiovasculaires en termes de prévalence après 65 ans. Une mauvaise alimentation est un facteur pronostic négatif pour la vascularisation de la rétine et pour son bon fonctionnement, au même titre que l'obésité, le tabagisme, l'hypertension artérielle..." Un Français sur 4 est concerné par la DMLA après 75 ans et ils sont un million à être atteints par une forme plus ou moins sévère de cette pathologie.

"Actuellement, poursuit le Snof, il n'existe pas de traitement pour la forme sèche mais la prévention est efficace. Selon l'étude AREDS (Age Related Eye Disease Study), la surcharge pondérale multiplie par 2 le risque de développer une DMLA (le tabagisme par 4). La qualité des défenses anti-oxydantes de l'organisme est liée à l'alimentation. Un régime alimentaire riche en micronutriments anti-oxydants, en pigments caroténoïdes et en acides gras oméga 3 diminue de 25% le risque d'évolution de la maladie".

De nouvelles études sont en cours, notamment AREDS 2 et NAT-2 du service du Pr Gisèle Soubrane (CHI de Créteil), pour tenter de démontrer l'intérêt d'une supplémentation en lutéine, zéaxanthine et oméga 3. Ces études ont également pour but d'évaluer les doses minimales et le rythme idéal de prise des compléments alimentaires.
"Les compléments alimentaires apparaissent comme le meilleur moyen actuel de ralentir les DMLA atrophiques (sans néo-vaisseaux), à condition d'être pris à bon escient, sur conseil d'un médecin, parallèlement à une alimentation saine, variée et équilibrée", conclut le Snof.