Dans une étude prospective menée auprès de 963 personnes âgées résidentes à Bordeaux, une équipe de chercheurs de l'Inserm a mis en évidence l'influence que pourraient avoir les variations de certains gènes impliqués dans le métabolisme du cholestérol sur l'apparition d'une dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Confirmant des résultats déjà observés par des scientifiques américains, elle apporte ainsi une preuve supplémentaire de la possible association entre le cholestérol, quelque soit le type, et la survenue de DMLA. Et ce, alors même que plusieurs conclusions contradictoires publiées ces dernières années empêchaient jusqu'ici d'obtenir un consensus sur le sujet.

Des gènes responsables de la DMLA

Il a été établi que la lutéine et la zéaxanthine, deux molécules antioxydants, présentes dans la rétine, protègent de la DMLA et sont transportées par le HDL, protéine de transport du cholestérol. L'équipe du Dr Bénédicte Merle, chercheur à l'unité U897 de l'Inserm de Bordeaux, a démontré de son côté que les variations de certains gènes ayant un rôle dans le métabolisme du cholestérol influent sur les concentrations plasmatiques de la lutéine et de la zéaxanthine.

« C'est la première fois que l'on prouve cette association sur une population française mais des études américaines l'avaient déjà démontré auparavant », explique-t-elle. Sur les 5 gènes étudiés, deux semblent avoir une influence sur la survenue de DMLA. Une variante d'un des gènes étudiés (le LIPC) semble significativement associée à une réduction du risque de DMLA, ainsi qu'à une concentration plasmatique plus élevée de zéaxanthine. Une variante d'un autre gène (le LPL) est à l'inverse associée à une augmentation du risque de DMLA précoce et à une plus faible concentration de lutéine. Ces résultats indiquent donc que ces deux gènes pourraient modifier le risque de DMLA et le métabolisme de la lutéine et de la zéaxanthine.

D'un point de vue thérapeutique voire prophylactique, cette découverte pourrait avoir des répercussions intéressantes sur les traitements à venir, si d'autres recherches sont menées pour approfondir nos connaissances du mécanisme à l'oeuvre.