Au moment où Marisol Touraine annonce sortir le décret sur le plafonnement des remboursements des lunettes d'ici fin mai, Paul du Saillant, directeur général adjoint d'Essilor monte au créneau. Jeudi 24 avril, à l'occasion de l'inauguration du nouveau centre Innovation et Technologie de Créteil (Val-de-Marne), il s'est inquiété pour l'avenir de l'industrie de l'optique en France et a attiré l'attention sur l'incidence de telles réformes sur l'économie. « C'est catastrophique, s'est-il exclamé, de voir un pays à la pointe de l'optique créer de la destruction de l'innovation et de la désindustrialisation. » Il explique ses craintes de voir « ce niveau de plafonnement des verres progressifs remettre en cause la production de notre gamme Varilux -fabriqués à 90% en France-, car ils seraient hors du barème. C'est l'activité majeure de nos sites dans l'Hexagone », a-t-il rappelé.

Ce centre Innovation et Technologie d'Essilor, ouvert en octobre 2013 après 2 ans de travaux*, s'inscrit toujours autant dans la stratégie du groupe. Deux autres sites, plus petits, ont également vu le jour depuis, à Dallas aux Etats-Unis et à Singapour en Asie, pour travailler sur « des programmes spécifiques comme la myopie qui concerne 800 millions de Chinois... Mais le coeur de la recherche-développement est ici », souligne Paul du Saillant, qui rappelle également qu'Essilor a dépensé pas moins de 35 millions d'euros dans cette construction.

Pour lui, le centre de Créteil, qui jouxte ses locaux du boulevard Jean-Baptiste-Oudry, symbolise « l'ADN du groupe : l'innovation ». Il confirme ainsi l'importance stratégique de la recherche dans le développement d'une entreprise de dimension internationale mais conservant toujours son siège en France. Et avec les 400 chercheurs présents, ce site est désormais le plus grand du monde. Le verrier s'est ainsi donné pour objectif de « repousser les limites techniques du verre ophtalmique, afin de mieux répondre et anticiper les besoins des consommateurs ».
En 2012, le groupe avait lancé plus de 230 nouveaux produits, contre 50 en 2005. Ce nouveau centre lui permettra « d'accélérer la mise sur le marché de nouveaux produits ». Avec le recentrage de ses équipes de recherche et d'innovation sur seulement trois lieux (Créteil en France, Dallas aux Etats-Unis, et en Asie), Essilor compte renforcer sa stratégie d'innovation. Le groupe s'inscrit dans une nouvelle organisation du travail, basée sur une logique de plates-formes transversales.

 

Un centre Innovation et Technologie qui s'inscrit dans la dynamique du développement durable

 

La conception du centre s'est effectuée en portant une grande attention au bien-être de ses équipes et à la gestion de l'énergie. Les locaux sont ainsi alimentés en énergies renouvelables grâce à l'installation de 700 m² de panneaux photovoltaïques sur le toit du bâtiment. Le groupe a mis en place au sein du complexe un éclairage artificiel basse consommation, même si la lumière naturelle a été privilégiée. Des terrasses végétalisées et un raccordement de l'établissement au réseau de chauffage urbain de la ville participent également au caractère durable et écologique du site.

Rappelons qu'Essilor compte aujourd'hui 5000 salariés en France, huit laboratoires de prescription et trois usines. Avec ce lieu de recherche et de développement, l'entreprise cotée au CAC 40 affirme encore son ancrage dans le tissu industriel français
 

Les chiffres clés :

 

  • 900 employés à Créteil
  • 10 722 m² de surface utile
  • 2 ans de travaux
  • 35 millions d'euros investis
  • 700 m² de panneaux photovoltaïques

La recherche chez Essilor, c'est :

  • 150 millions d'euros investis en Recherche et Innovation chaque année.
  • Une expertise dans plusieurs domaines de la recherche scientifique (l'optique, la physique, la chimie, etc.) et dans la connaissance du système visuel humain.
  • 30 à 45 % du chiffre d'affaires provient de produits lancés depuis moins de 3 ans.
  •  400 chercheurs dans le plus grand Centre au monde de R&D dédié à la recherche ophtalmique.

Un peu d'histoire :


Fondé en 1972 par l'union d'Essel, fabricant de verres progressifs, et de Silor, orienté vers les verres plastiques, Essilor appuie aujourd'hui le développement de nouveaux traitements comme l'antireflet, l'antibuée ou les verres anti lumière bleue.

 

* Lire notre News « Essilor ouvrira son nouveau centre Innovation et Technologie à Créteil en 2013 »