Une initiative récente a attiré notre attention car elle concerne un opticien qui a non seulement cessé de fumer grâce aux cigarettes électroniques, mais qui a surtout décidé de faire profiter de son expérience au plus grand nombre en se lançant dans la vente de matériels pour « vapoter ». 
Romain Balet était encore opticien en juillet dernier, avant de céder son magasin. Mais c'est en 2013 que son aventure a vraiment débuté à la suite d'une rencontre pour le moins fructueuse : « Le 17 mai exactement, se souvient-il, j'ai complètement arrêté de fumer grâce aux cigarettes électroniques. A la base, le concept de PlanetVapo n'existait pas : j'avais la chance de connaître l'un des créateurs du premier magasin à Cholet mais à ce moment-là, malgré une communication et des visuels déjà bien aboutis, le concept n'était prévu que sur une boutique. Fort de mon expérience d'opticien, j'ai trouvé intéressant d'exporter l'idée et j'ai ouvert le second PlanetVapo à Quimper en août de la même année. Nous avons rapidement enregistré de bons résultats et j'ai alors décidé de monter trois nouveaux magasins, puis le dernier à Sablé-sur-Sarthe en juin dernier. » 

Pour expliquer sa reconversion, Romain Balet évoque son esprit d'entrepreneur, l'évolution de notre filière et la difficulté de gérer en même temps un magasin d'optique et 5 points de vente d'e-cigarettes. « Cette situation a duré un an, avant que je ne bascule complètement suite à ma nomination à la présidence de la holding qui détient l'enseigne PlanetVapo, rappelle-t-il. Stratégiquement, je pense que face aux nouvelles évolutions du marché de l'optique, ce sont les multipropriétaires qui vont pouvoir le mieux résister. Détenir plusieurs points de vente permet en effet de compresser les charges fixes, de mieux négocier les tarifs d'achats, d'obtenir plus facilement des remises de nos fournisseurs etc. Je me suis donc imposer le choix de soit acheter un nouveau magasin d'optique, soit céder celui que j'avais déjà ». 

Et la réponse lui a semblé évidente ! Avec 15 millions de fumeurs en France qui représentent autant de cibles potentielles pour les e-cigarettiers, « à l'heure actuelle, il existe 2 000 boutiques sur l'Hexagone, avec un marché en expansion estimé en 2013 à un peu moins de 100 millions d'euros, indique Romain Balet. Cependant, cela risque de s'écrémer rapidement, par exemple sur Paris où le marché a été très vite saturé et où aujourd'hui on observe des fermetures ». Un phénomène facile à comprendre selon notre ancien opticien, qui rappelle que « ce secteur n'est toujours pas règlementé et ne nécessite pas un investissement initial aussi élevé qu'en optique. 

Pour se démarquer de la concurrence, Romain Balet n'hésite donc pas à souligner l'importance de la formation de ses vendeurs, non sans rappeler ce qui se fait déjà dans notre filière. Mais à la différence près que maintenant, il n'a « plus certains inconvénients rencontrés par les opticiens, comme la gestion administrative du tiers payant ». Loin d'être son dernier projet, Romain Balet est « déjà en train de penser à la suite. Je n'ai pas forcément dit mon dernier mot en optique ». Affaire à suivre... 

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Devanture du magasin d'e-cigarettes de Quimper