Il est pour le moment impossible d’évaluer les conséquences économiques de l’épidémie de Covid-19. Tout dépendra de la durée de la crise sanitaire. La dernière note de conjoncture de la Banque de France* donne néanmoins une première indication des conséquences sur votre activité.

Elle fait état d’une baisse de l’activité de -50% entre mars 2019 et mars 2020. Notre estimation évaluée à partir des différents sondages auxquels vous avez répondu était de -44%, pour mars, soit une baisse légèrement inférieure à celle annoncée par la Banque de France. Précisons que mars 2019 avait été très performant en optique. L’indice en valeur brute était de 108,21 contre 53,88 en mars 2020.

Banque de France

Hors optique

L’optique est le plus touché des 17 secteurs suivis par l'institution. Mais les autres ne sont pas en reste. Sur le 1er trimestre, l'automobile neuve (-20,7%) et les meubles (-20,6%) enregistrent une forte chute de leur activité. D’après la note de la Banque de France, la pharmacie fait exception sur la même période (+2,7%). Même constat pour les produits alimentaires qui progressent de 3,2%. On peut le comprendre.

Il est important de « rouvrir des commerces non alimentaires »

Interrogé ce mercredi 15 avril par nos confrères de BFM Business, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a expliqué que « l'économie française perd un tiers de son activité par rapport à la normale ». Mais « il y a une grande différence entre le commerce de produits alimentaires qui est à peu près inchangé, et le commerce de produits industriels à -43%. Ce qui montre l'importance, dès que ça sera possible, de rouvrir des commerces non alimentaires pour l'activité ».

Recul du PIB de -7% à -8%

Durant cette période de confinement, « les Français consomment moins. A peu près un tiers en moins ». Résultat : la Banque de France estime que chaque quinzaine de confinement coûte à peu près 1,5% de PIB annuel et presque autant en déficit supplémentaire.

« Ceci donne sur 8 semaines de confinement (...) une baisse du PIB pour la France d'environ 7 à 8% sur l'année. C'est en tous cas les prévisions du FMI et du gouvernement même s'il y a encore beaucoup d'incertitudes », a conclu François Villeroy de Galhau.

*Données établies à partir d’enquêtes auprès des chefs d’entreprise par l’intermédiaire des succursales et des antennes économiques de la Banque de France.