Le groupe Altares a dévoilé, comme chaque trimestre, les résultats des défaillances d'entreprises. Dans notre secteur, le chiffre repart légèrement à la hausse mais reste inférieur à l'année dernière. Il y a en effet eu 15 défaillances de magasins d'optique au 3e trimestre. C'est autant qu'au 1er trimestre, et légèrement plus qu'au 2e (12 défaillances).

A titre de comparaison, à période équivalente, il y en avait eu :

  • 21 au 3e trimestre 2019
  • 14 au 3e trimestre 2018
  • 29 au 3e trimestre 2017

Parmi les 15 défaillances des 3 derniers mois, on recense :

  • 11 liquidations judiciaires
  • 4 redressements judiciaires

Des chiffres jamais vus depuis 30 ans

Sur l'ensemble des secteurs, on recense au 3e trimestre 6 702 défaillances d'entreprises, soit près de 1 000 de plus que lors du trimestre précédent. Il s'agit néanmoins d'un chiffre largement inférieur à ceux des années précédentes à la même période (10 381 au T3 2019, 11 563 au T3 2018).

Au total, depuis le début de l'année 2020, ce sont quelque 24 000 procédures collectives qui ont été ouvertes, chiffre le plus bas depuis plus de 30 ans. « L’État, qui a très tôt mis en place des mesures de soutien (chômage partiel, PGE, report des cotisations et aménagement des règles de cessation de paiement,etc.) a permis aux entreprises de tenir le choc, jusqu’à maintenant », explique Thierry Millon, directeur des études d'Altares.

Une plus forte proportion de liquidations judiciaires.

Malgré ces chiffres positifs, un élément est pointé du doigt : alors que, parmi les défaillances, les liquidations judiciaires représentent généralement 2 procédures sur 3, elles en concernent désormais 3 sur 4. « Une tendance qui indique qu’à l’heure post-Covid, les entreprises se présentent devant le tribunal dans des conditions financières ne permettant plus d’envisager une poursuite d’activité. » Un constat qui s'applique également à notre secteur depuis le début de l'année, avec une légère baisse au 3e trimestre.

« Ces chiffres traduisent mal l’incertitude qui prévaut en cette fin d’année. Les obstacles à la poursuite des activités n’ont pas disparu mais ils ont été contenus pour permettre aux entreprises de reprendre leur élan. […] Une explosion des défaillances est redoutée par beaucoup dès ce dernier trimestre 2020. Mais en réalité, alors que l’économie n’aura pas encore pansé toutes ses plaies, c’est davantage sur le premier semestre 2021 que l’heure de vérité pourrait sonner », conclut Thierry Millon.