Après l'Assemblée nationale, le projet de loi Santé relatif à « l'organisation et à la transformation du système de santé » est actuellement à l’étude au Sénat.

Dans le cadre de l’examen en 1re lecture, les sénateurs ont déposé un amendement pour lutter contre les déserts médicaux. Concrètement, ces derniers proposent que la dernière année d'études en 3e cycle des études de médecine générale (et certaines spécialités comme l'ophtalmologie, ndlr), soit une année de pratique « en autonomie », réalisée en cabinet ou en maison de santé, en priorité dans les zones manquant de praticiens.

Leur objectif : permettre aux 3 500 étudiants de dernière année (3e année actuellement, probablement 4e année dans un futur proche) de 3e cycle des études de médecine générale d’exercer en tant que médecin adjoint, tout en favorisant la construction de leur projet professionnel. La dernière année du DES de médecine deviendrait ainsi une année professionnalisante hors hôpital, dans les territoires.

Dans la nuit de lundi à mardi, par 311 voix contre 16, le Sénat a adopté cette proposition. Cette mesure, résultat d'« une démarche concertée, ne règle pas tous les problèmes, mais apporte une réponse efficace et rapide à la pénurie de médecins dans ces zones », a déclaré Yves Daudigny, sénateur PS de l’Aisne (02). Elle permettrait ainsi de « déployer plusieurs milliers de professionnels de santé sur l'ensemble du territoire très rapidement ».

De son côté, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a manifesté son opposition : « nous nous éloignons d'un processus de formation », a-t-elle regretté, pour qui la notion « d’autonomie », conduit à un « quasi-exercice ».

Les sénateurs examinent toute la semaine le projet de loi relatif à « l'organisation et à la transformation du système de santé ». Le vote solennel à l’issue de cette 1re lecture est prévu mardi 11 juin. Le gouvernement vise une adoption définitive avant la fin juillet.