Après notre News sur le lancement par GrandVision et Althalia d’un nouveau service de visio-consultation ophtalmologique chez l’opticien afin de répondre aux problèmes des déserts médicaux, le Dr. Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) vient de réagir : « le projet de téléconsultation Althalia-GrandVision France dans des magasins d’optique pose de graves problèmes déontologiques pour notre profession. Tel que cela est envisagé à ce jour, il s’agit non seulement d’une atteinte au secret médical, mais aussi d’une confusion entre prescription et vente. Si l’intention de trouver une solution pour réduire les délais d’attente et faciliter l’accès aux soins est louable, cela ne doit pas être un alibi pour accroître l’attractivité d’un point commercial et mettre en situation de compérage opticiens et ophtalmologistes ».

Concrètement, ce dispositif propose un nouveau parcours de soins « sous l’autorité d’un ophtalmologiste par vidéo-conférence ». Dans une pièce dédiée et sécurisée dans les magasins d’optique, les mesures utiles à la consultation (examen de réfraction, prise de tension au tonomètre à air, photo rétinienne…) sont effectuées par un ophtalmologiste en vidéo-conférence avec la participation présentielle d’un opticien diplômé.

« Les activités de soins et de prescription d’une part, et celles de vente d’équipements optiques d’autre part, doivent rester séparées dans l’intérêt des patients. Nous ne pouvons pas accepter qu’un protocole de télémédecine autorise la présence d’un opticien-lunetier durant une consultation médicale, fut-elle à distance. Il y a beaucoup de lieux plus légitimes, dans l’intérêt des patients, pour faire des téléconsultations comme les cabinets secondaires d’ophtalmologie ou les maisons de santé équipés en matériel adéquat avec assistance d’un orthoptiste. Cela ne retire rien au fait que les opticiens-lunetiers sont des partenaires essentiels des ophtalmologistes depuis des années », explique le Dr. Thierry Bour.