Si les entreprises ont durement souffert du confinement, les ménages ont, jusque-là, pu souffler grâce aux aides de l’État. Le chômage partiel a permis aux salariés de conserver en grande partie leurs revenus. Ainsi, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que, sur les 165 milliards d’euros perdus par l’économie française entre le 16 mars et le 5 juillet, seuls 14 milliards l'ont été par les ménages. 54 milliards l'ont été par les entreprises et l’État en a absorbé 96 milliards.

75 milliards d’euros épargnés…

Toujours selon l’OFCE, 75 milliards d’euros auraient été épargnés par les ménages pendant cette même période, dont 55 milliards pendant la seule période du confinement. Si, en mai, certains attendaient un « revenge shopping », il n’a pas forcément eu lieu. L’activité a repris mais les Français ne se sont pas pour autant rués dans les magasins.

Lors d’un forum virtuel en fin de semaine dernière, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, estimait que cette épargne de 75 milliards d’euros « pourrait ne pas être consommée à court terme ». En raison d'un certaine prudence et de la réouverture plus tardive de plusieurs activités.

… et dépensés bientôt ?

Ceci suscite l’optimisme. Pourquoi ? Car la reprise en magasin a été bonne pour beaucoup d’entre vous, sans que les Français ne dépensent de façon démesurée. Si notre secteur a évidemment un aspect santé primordial, la part de plaisir dans l’achat du porteur est également essentielle. Or, cet argent mis de côté ces dernières semaines par les porteurs pourrait être dépensé au cours des prochains mois dans des montures dans une recherche de produits fabriqués en France ou tout simplement de qualité supérieure.

Les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) appuient cette pensée. Alors qu’il n’avait cessé de chuter depuis mars, l’indicateur de confiance des ménages est reparti à la hausse en juin, à 97 points. Il retrouve un niveau égal à avril 2019. Autre donnée importante : l’indicateur de l’opinion des ménages concernant l’opportunité d’effectuer des achats importants passe de -45 en mai à -14 en juin, gagnant 31 points. On est en droit de s’attendre à une hausse de la consommation cet été et à la rentrée.