La téléconsultation en ophtalmologie se développe chaque jour qui passe, et les formules diffèrent, que ce soit en supermarché, en maison de santé ou en magasin, ainsi que les sociétés qui proposent ces services. Puisque la publicité locale et le simple bouche à oreille semblent suffire à en assurer le succès, il est probable que les pouvoirs publics vont finir par prendre une position sur tous ces modèles et qu'ils trancheront, afin que la profession sache sur quel pied danser et qu’un système homogénéisé émerge.

D’autant que les déserts médicaux progressent et l’enjeu de l’accès aux ophtalmologistes y est de plus en plus important. À Sarrebourg, petite ville de 12 000 habitants en Moselle, le dernier ophtalmologiste est parti à la retraite en septembre dernier. Les patients doivent se rendre à Saverne ou Wasselonne, à environ 30 minutes de voiture, pour consulter et obtenir une ordonnance. Par conséquent les opticiens locaux voient leur clientèle diminuer.

Julien Kaelbel, opticien indépendant au magasin Optic des terrasses à Sarrebourg, pense avoir trouvé la solution en faisant l’acquisition d’une cabine de téléconsultation développée par Tessan. Pour 120 000 euros, il a accès à :

  • Une cabine équipée de tout le matériel nécessaire à des téléconsultations ophtalmologiques
  • La prise en charge d’éventuels problèmes techniques
  • 25 téléconsultations par mois pendant 5 ans

« La cabine est opérationnelle depuis début janvier, et une simple communication dans la presse locale et sur les réseaux sociaux a suffi à faire connaitre ce nouveau service auprès de notre clientèle », explique Julien Kaelbel. « Rien qu’aujourd’hui, j’ai eu 12 coups de téléphone pour prendre rendez-vous. J’ai déjà 21 créneaux réservés pour le mois de février et le téléphone continue de sonner. Je suis très satisfait de ce rôle actif de professionnel de santé et les patients sont très contents de cette alternative. Ils gagnent au moins 6 mois d’attente par rapport à un rendez-vous ophtalmologique en présentiel. Je pense que nous avons trouvé la solution aux déserts médicaux ».

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Acheter ou louer

Lorsqu’un patient arrive pour son rendez-vous en télécabine, il doit impérativement être muni de sa carte vitale, d’une carte bancaire et d’une adresse email valide. La consultation est payée comme pour un achat classique sur internet. L’opticien veille à ce que le patient soit bien installé dans la cabine, puis le laisse seul avec l’ophtalmologiste pendant la téléconsultation, secret médical oblige. Si aucune pathologie n’est détectée, une ordonnance est délivrée ; dans le cas contraire, un rendez-vous physique est nécessaire, ce qui peut prendre jusqu’à 6 mois dans le secteur de Sarrebourg.

Les ophtalmologistes qui interviennent sont partenaires de Tessan, qui s’occupe de tout. La principale contrainte pour l’opticien, c’est le prix de l’équipement, bien qu’il existe également en location avec un forfait mensuel autour de 2 000 euros. Mais Julien Kaelbel a préféré opter pour l’achat, quitte à revendre le matériel si nécessaire. Bien qu’elle ne soit en service que depuis quelques semaines, la télécabine rencontre un franc succès dans un registre gagnant-gagnant pour l’amétrope et pour le magaisn. Cela apporte une bouffée d’air et d’ordonnances qui commençaient à se faire rares ces derniers mois.