Avec le 100% Santé, la question de la pertinence des réseaux de soins se pose. La réforme remet en cause en effet leur rôle de régulateur sur le marché. Et ces interrogations ne sont pas le seul fait des opticiens. Mais aussi des complémentaires santé et courtiers qui sont les clients des réseaux.

Le rôle des réseaux de soins en question 

« En optique, qui était leur offre phare, les réseaux communiquaient déjà sur l’absence de reste à charge en entrée de gamme. Ces propositions sont phagocytées par la réforme et perdent de leur intérêt », estime Linda Lamouchi, directrice grands comptes du département Santé et Prévoyance chez Mercer d'après nos confrères de L’Argus de l’assurance. Et de poursuivre : « mais, ils restent pertinents sur le panier à tarifs libres, c’est-à-dire les offres de haut de gamme », poursuit Linda Lamouchi.

En dentaire, où la prise en charge sera considérablement améliorée avec la réforme et où les réseaux de soins ont une fréquentation faible, compte tenu du peu de dentistes adhérents, leur rôle est encore plus battu en brèche.

Même analyse pour l’audioprothèse où le panier 100% Santé propose des équipements de qualité. Les audioprothésistes se félicitent d’ailleurs de la réforme. Ils y voient une aubaine ou, en tout cas, la possibilité de se passer de l’échelon intermédiaire que sont les réseaux de soins « créés initialement comme réponse aux problèmes d’accès aux soins et au désengagement de la puissance publique », en contractualisant directement avec les complémentaires santé. (Lire notre News : L’Unsaf prône une « contractualisation directe » avec les Ocam)

Pour autant, les réseaux en tout cas en optique ne sont pas menacés de disparaître (le nombre de bénéficiaires potentiels est évalué à plus de 50 millions de personnes, ndlr). « Ils restent pertinents sur le panier à tarifs libres, c’est-à-dire les offres de haut de gamme », ajoute Linda Lamouchi.

Accélérer leur diversification dans une nouvelle offre de services

Face à la nouvelle donne instaurée par la réforme, les réseaux de soins n’ont eu d’autres choix que d’accélérer leur transformation et leur diversification dans une nouvelle offre de services comme la téléconsultation. (Lire notre News : Le rôle des réseaux de soins évolue. De nouveaux services sont développés par les plateformes). Mais là encore, les complémentaires santé semblent partagées, certaines estimant que cette stratégie de services relève plus de leur ressort que de celui des réseaux. « Nous considérons que la stratégie de services relève plus de Generali que du réseau de soins. Notre programme Vitaly, par exemple, constitue un avantage concurrentiel », fait savoir Claire Lasvergnas, directrice des solutions d’assurance pour la protection sociale des entreprises chez Generali.

Alors que se profilent les prochains appels d'offres des réseaux de soins en optique, ces interrogations risquent de rebattre les cartes et de changer les rapports de force…