Pourtant, elles s'y étaient engagées... Pourtant, Agnès Buzyn l'avait affirmé en amont du 100% Santé : « Il est hors de question que les mutuelles profitent d’une réforme à laquelle elles ont participé »... Pourtant, elles vont bien augmenter. Encore.

« Difficile à justifier. » C’est ainsi que l’UFC-Que Choisir qualifie la hausse des tarifs des complémentaires santé en 2021. L’association a étudié 623 contrats individuels provenant de 123 organismes complémentaires différents et en a conclu d’une hausse moyenne de 4,3% des tarifs pour cette année.

Dans le détail, cette inflation mènerait à une hausse de 79 euros par ménage sur l’année, et même plus de 200 euros pour un assuré sur cinq.

La taxe Covid ne justifie pas l’inflation

Si le chiffre de 4,3% suit la logique des dernières années (+4,3% en 2019, +5% en 2020), l’UFC-Que Choisir le déplore d’autant plus que « la crise sanitaire a paradoxalement été favorable » aux complémentaires santé. Ainsi, l’association soupçonne certains organismes de « délibérément répercuter sur les assurés la "taxe Covid", alors même que son montant est inférieur aux économies réalisées ».

Des inégalités d’inflation ont aussi été constatées et interpellent. L’UFC-Que Choisir dresse le carnet de notes selon son analyse de plus de 600 contrats :

  • Muta Santé, Pro BTP, la Mutuelle Générale et la MNH ont augmenté leurs tarifs de moins de 3% ;
  • Adrea Mutuelle, Klesia, Swiss Life et Malakoff Humanis approchent ou dépassent les 7% d’inflation médiane.

Les demandes de l’UFC-Que Choisir au gouvernement

Dans ce contexte, l’UFC-Que Choisir juge plus que bienvenue la facilitation de changement de mutuelle pour les Français depuis le 1er décembre dernier, mais estime que la difficulté à comparer les offres freine la réussite de cette réforme. Elle demande alors plusieurs choses au gouvernement :

  • Une réglementation de la comparabilité et de la lisibilité des offres d’assurance complémentaire ;
  • Une meilleure transparence sur les frais de gestion, avec une information sur le « taux de redistribution » disponible sur le site internet des complémentaires ;
  • Pour les assurés, un accès aux contrats et tarifs des complémentaires sans avoir à renseigner des informations personnelles (numéro de téléphone, courriel, etc.).