L'équipe « Verres spéciaux » du SL Lab à Ligny-en-Barrois (Meuse) a réalisé une nouvelle performance en fabriquant un verre de + 70 D, pour Mme Meg Zatorski atteinte de la maladie de Stargardt. Sa particularité : un grossissement d'image de 17,5 fois ! Voir notre photoreportage.

Flashback

Equipée depuis 16 ans de verres + 40 D, cette porteuse australienne devait utiliser une loupe à main d'une puissance de 10 D par-dessus ses verres. Ressentant de plus en plus de difficulté à lire (le syndrome de Stargardt dégrade jour après jour la vision centrale et bilatérale), Mme Meg Zatorski a sollicité depuis 10 ans des professionnels de la vision pour bénéficier d'un équipement plus puissant. A chaque fois, ils lui ont répondu : « Cela n’existe pas ». Mais, Philip Fox, opticien en Australie, a pris le risque et a adressé la demande de cette porteuse à Essilor Australie.

Processus de fabrication

Les équipes du SL Lab ont relevé le défi. Ils ont opté pour un matériau organique d’indice 1,67. La technique de polymérisation* a été utilisée pour constituer un verre lenticulaire doté d'une géométrie jamais réalisée jusqu'à présent.

La face interne biconvexe bénéficie d'une puissance de +28,25 D pour un diamètre de 50 mm. Quant au verre de type lenticulaire, en face externe : + 41,75 D et un diamètre de 30 mm pour minimiser l'épaisseur au centre.

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Le SL Lab a également fait évoluer les processus industriels pour le traitement du verre.

La conception du +70 D a nécessité de nombreux calculs intermédiaires intégrant notamment, la courbure de la face avant, celle de la face arrière et l’épaisseur du verre de chaque sous-ensemble.

« Faire reculer les frontières du mal-voir »

Meg Zatorski est aujourd’hui capable de lire seule et d’avoir les mains libres : « avec mes nouveaux verres, je me sens davantage indépendante, par exemple lorsque je fais les courses, je n’ai pas constamment besoin de demander à quelqu’un de me lire les étiquettes », déclare Meg Zatorski.

« Nous sommes extrêmement heureux et fiers d’avoir relevé ce nouveau challenge. Rien ne peut être plus motivant que de redonner l’espoir à ceux et celles qui souffrent d’une mauvaise vision. En France, nous estimons que 60 000 personnes ont un besoin de correction hors-normes et 2,9% de la population (1,7 million de personnes) serait déficiente visuelle (Données 2015, source : Enquête HID). Nous souhaitons faire savoir à la filière de santé visuelle française que le SL Lab d’Essilor est là, disponible, pour relever avec elle chaque nouveau défi que représentent les besoins visuels hors normes de la population. De nouveaux challenges sont à notre portée et nous pouvons collectivement faire reculer les frontières du mal-voir », explique Stanislas Poussin, responsable de l’activité Verres spéciaux d’Essilor.

*La technique de polymérisation consiste à assembler deux parties distinctes du verre par collage.

 Photoreportage