Selon le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), l’accélération de la mise en place du travail aidé et le déploiement des protocoles organisationnels à l’échelle de toute la France vont permettre une réduction des délais d’attente pour obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmologiste.

« En 2015, 30% des ophtalmologistes pratiquaient le travail aidé. Cette année, c’est 60%, selon une enquête réalisée auprès des adhérents du Snof au premier semestre 2018 », a déclaré lors d’une conférence de presse Thierry Bour, président du Snof, qui se félicite d’être en avance sur l’objectif initial du syndicat d’atteindre 80% de travail aidé en 2025. Ces délégations portent leurs fruits puisque les délais d’attente se sont stabilisés à 87 jours (selon une enquête Ifop) et que le nombre de patients vus augmente de 26% dans les cabinets aidés (source, CNAMTS). « Ces effets seront d’autant plus visibles qu’il y aura conjointement une augmentation du numerus clausus. Notre objectif est de 240 postes pour l’ophtalmologie à l’ECN (Epreuves classantes nationales). »

Mise en place en 2018 de 3 protocoles organisationnels

« En 2018, 3 nouveaux protocoles organisationnels donnent une nouvelle dynamique et vont faciliter les parcours de soins pour les patients », a précisé Thierry Bour.

  • Le RNO : ce protocole autorise l’orthoptiste à réaliser un bilan visuel au sein du cabinet en l’absence de l’ophtalmologiste, dans le cadre du renouvellement ou de l’adaptation des corrections optiques. Avec lecture médicale du dossier en différé. Patients concernés : de 6 à 50 ans. Lieu : cabinet d’ophtalmologiste. Rémunération d’équipe : 28 € . « Ce protocole qui existe depuis 2015 entre dans le cadre commun et devrait ainsi concerner plus de 100 000 patients par an », a souligné Thierry Bour.
  • Le protocole Muraine : c’est le premier protocole de coopération en télémédecine au niveau national. Il permet aux orthoptistes de réaliser l’ensemble du bilan visuel au sein d’une structure à distance. Puis de télétransmettre les résultats pour interprétation à un ophtalmologiste. Il propose un cadre légal de travail en commun entre orthoptistes salariés ou libéraux et ophtalmologistes. Patients concernés : patients sans pathologie et ayant vu un ophtalmologiste depuis moins de 5 ans. Lieu : maisons de santé, cabinet d’orthoptie, cabinet d’ophtalmologie secondaire. Rémunération de l’acte : 28 € (pris en charge 100% par l’Assurance maladie).
  • Protocole sur le dépistage de la rétinopathie diabétique : fond d’œil, évaluation de la vision, prise du tonus oculaire…) par un orthoptiste. Télétransmission des résultats à l’ophtalmologiste. Peut être réalisé en travail aidé ou en télémédecine.