rachelmazuir.pngDans une question écrite publiée au Journal Officiel le 22 février 2018, Rachel Mazuir, sénateur de l’Ain (01) a interpellé la ministre des Solidarités et de la Santé concernant le rôle des optométristes face à la pénurie d’ophtalmologiste. « Si la loi prévoit que les ophtalmologistes peuvent déléguer à un orthoptiste, salarié ou libéral, les renouvellements de lunettes et lentilles pour les cas les plus simples (personnes âgées de 6 à 50 ans sans problème de santé), rien n’est prévu pour les optométristes », a-t-il fait savoir.

Le sénateur de l’Ain souligne que les optométristes sont formés à Bac +5 et compétents en matière de réfraction et de dépistage des pathologies de la vision. « Cependant, l’optométrie n’est pas une spécialité reconnue en France, alors qu’elle l’est dans de nombreux pays. L’optométriste est ainsi prescripteur en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Suisse », a-t-il commenté. La reconnaissance encadrée de cette profession « avec pourquoi pas, la création d’un ordre professionnel et d’un numerus clausus », pourrait permettre d’améliorer l’accès aux soins des Français et de ramener les délais d’attente « à une temporalité raisonnable ».

Dans une réponse publiée au Journal Officiel le 12 juillet, le ministre des Solidarités et de la Santé a rappelé que les opticiens et orthoptistes bénéficient déjà de nouvelles prérogatives : « Les opticiens-lunetiers ont été autorisés, dans le cadre du renouvellement des verres correcteurs, à adapter l’ordonnance médicale initiale de l’ophtalmologiste. Le décret du 7 décembre 2016 relatif ‘à la définition des actes d’orthoptie et aux modalités d’exercice de la profession d’orthoptiste’ élargit et complète le champ des actes relevant de la compétence des orthoptistes. Il introduit la notion de protocoles organisationnels permettant ainsi une collaboration renforcée avec les ophtalmologistes ».

Pour le ministère, une évaluation « devra permettre de juger si ces évolutions permettent d’assurer une prise en charge de qualité dans des délais compatibles avec l’état de santé de nos concitoyens ou si demeurent des besoins de santé non couverts, susceptibles de faire appel à de nouveaux métiers, comme la profession d’optométriste qui est reconnue aux États-Unis et dans d’autres pays européens ».