En dépit d’une certaine amélioration depuis le week-end dernier, les bugs dans les demandes de prises en charge avec les retards de facturation que cela implique persistent. En cause : l’impréparation des complémentaires santé et de leurs plateformes qui, face à la « révolution informatique » imposée par la mise en place du 100% Santé au 1er janvier 2020, n’ont pas fait le nécessaire pour un bon fonctionnement de leurs logiciels en temps et en heure. Lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale le 28 janvier, Emmanuelle Anthoine, députée LR de la Drôme, a interpellé sur ce sujet Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé.

« Rien n’était prêt au 1er janvier, malgré les efforts des opticiens »

Après avoir rappelé les « grandes difficultés rencontrées par les opticiens dans le cadre du déploiement du dispositif 100% Santé », la députée pointe les manquements dans la préparation de l’entrée en vigueur de la réforme, tant des pouvoirs publics que des Ocam : « Le gouvernement a tardé à transmettre le nouveau cahier des charges et a très mal communiqué auprès des acteurs de la santé. Rien n’était prêt au 1er janvier, malgré les efforts des opticiens pour s’adapter à la réforme. Par ailleurs près d’un mois après son application, les plateformes de tiers payant ne sont toujours pas mises à jour. »

Avec comme conséquence, les bugs dans les demandes de prise en charge et les « difficultés administratives entre les opticiens et les mutuelles qui rendent compliquée » la mise en œuvre de la réforme et « occasionnent des retards dans les remboursements des patients ». « Les patients ne sont pas mieux remboursés et les opticiens ne sont payés. […] Beaucoup ne peuvent plus être rémunérés pour leurs prestations. Or c’est sur eux que reste la charge de la réforme », s’insurge Emmanuelle Anthoine.

Des Ocam en retard sur le calendrier

En réponse, Christelle Dubos a souligné les efforts mis en œuvre par les pouvoirs publics pour que « tout soit opérationnel ». Avant de rappeler le travail accompli avec l’ensemble des organisations dont les syndicats d’opticiens pour qu’ils « puissent mettre en application leurs données informatiques, c’est-à-dire leur plateforme numérique ». La secrétaire d’État a, rappelons-le, fait le point sur la réforme jeudi 23 janvier aux côtés des représentants du Rassemblement des opticiens de France (Rof) pour les opticiens, et du Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf), pour les audioprothésistes dans un magasin Acuitis.

Sans parler de blocage ou d’obstruction dans l’application de la réforme 100% Santé, la secrétaire d’Etat signale néanmoins en conclusion : « Il s’agit maintenant aux mutuelles de travailler pour mettre en place leurs plateformes et leurs mises à jour de leur plateforme, pour qu’ils puissent appliquer le tiers payant de la part des opticiens. »

Pour rappel, une réunion du Comité de suivi en présence des syndicats d’opticiens, d’ophtalmologistes, le Groupement des industriels et fabricants de l'optique (Gifo), la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Direction de la Sécurité sociale (DSS) est prévue le 4 février prochain. Avec comme ordre du jour la question de l’application du tiers payant.