Avec la propagation de la pandémie de Covid-19, ce sont désormais plus de 3 milliards de personnes qui sont confinées, et tous les continents sont touchés. Comment les opticiens à l’étranger vivent-ils cette situation et s’organisent-ils ? Quels sont les dispositifs d’accompagnement dont ils disposent ? Acuité vous propose une série de témoignages de vos confrères. Notre série nous emmène aujourd'hui en Grande-Bretagne. 

En Grande-Bretagne, le nombre de décès liés au coronavirus s'élevait à 2352 mercredi 1er avril, dont 563 en 24 heures. Au total, près de 30 000 cas ont été confirmés, parmi lesquels le Premier ministre Boris Johnson et son ministre de la Santé, Matt Hancock, comme ils l'ont annoncé vendredi 27 mars. Le prince Charles, lui aussi contaminé, a annoncé mercredi 1er avril être guéri.

Voici donc le deuxième épisode de notre série avec Jean-Charles Allary, optométriste à Londres vivant en Grande-Bretagne depuis 32 ans et dont le quart de la clientèle est française.
 

Acuité : Quel est l’état d’esprit de la population ?

Jean-Charles Allary : L’inquiétude est très fortement montée durant le week-end. Auparavant, on regardait le scénario à l’italienne un peu de loin. Dans le quartier où j’exerce (South Kensington à Londres), il y avait 6 cas il y a 2 semaines et mon carnet de rendez-vous était encore plein à la mi-mars. Il y a alors eu un vent de panique, puis 2 membres du personnel du point de vente où je travaille ont présenté des symptômes et le dernier client que j’ai vu vendredi 20 mars est tombé malade…

 

A. : Les opticiens poursuivent-ils leur activité ?

J-C.A. : On était sans consignes après les premières annonces, qui annonçaient la fermeture de toutes les activités non essentielles. Mais les autorités ont précisé mercredi 25 mars que les magasins d’optique étaient autorisés à ouvrir pour gérer les urgences.

 

A. : Comment la profession s’organise-t-elle en temps de confinement ?

J-C.A. : Il y a ces consultations en urgence pour les optométristes comme moi (symptômes de décollements de rétine, pertes soudaines de vision, œil douloureux) ou l’équipement de personnes exerçant dans des secteurs essentiels (la santé notamment) pour les opticiens. La porte du magasin est désormais fermée, mais on aide et consulte à distance et on peut accueillir sur rendez-vous.

 

A. : De quelles aides publiques disposez-vous ?

J-C.A. : Pour la couverture, le gouvernement va payer 80% du salaire des employés (jusqu’à 2 500 livres sterling) et les employeurs sont encouragés à payer les 20% restants. Les salariés peuvent s’inscrire au chômage avec 80% du salaire. Pour les propriétaires ou les optométristes indépendants, en revanche, le cadre d’accompagnement dédié a mis plus de temps à se définir. Les travailleurs indépendants représentent plus de 5 millions de personnes dans le pays.

 

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