Dès le 3 juin, acuite.fr vous a informés du redressement judiciaire de L’Amy. La semaine dernière, plusieurs informations confidentielles nous sont parvenues sur la situation difficile à l'intérieur de L'Amy. Puis le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier a acté le 11 septembre la nécessité pour l’entreprise de trouver un repreneur sous peu, lors d'une audience réalisée pour faire le point sur la période d'observation et le plan de redressement du lunetier. Ces événements font suite à la baisse considérable de l’activité de L’Amy, dont le chiffre d’affaire est passé de 32 à 19 millions d’euros entre 2018 et 2019, soit une baisse de -40%.

« Une situation ubuesque »

C’est acté, le lunetier jurassien, dont l'histoire a démarré aux Rousses (39) en 1810, a procédé au licenciement économique de 62 personnes, dont la quasi-totalité de son équipe commerciale. Les salariés concernés ont été notifiés de cette décision et termineront leur contrat de travail le 30 septembre prochain.

Selon nos informations, la direction a proposé à plusieurs délégués de rester, ce qu’ils ont refusé compte tenu des récentes mesures prises par la direction qui ne correspondent pas au plan de relance décidé il y a quelques mois. « Nous avons été abusés » ; « on nous a menti » ; « un sentiment amer », se désolent les salariés que nous avons pu joindre et qui regrettent que des mesures n’aient pas été prises plus tôt pour éviter cette situation « ubuesque ».

En attente de repreneur, sous peine de liquidation judiciaire imminente

Depuis vendredi dernier, L’Amy attend officiellement par l'intermédiaire du mandataire de recevoir une offre d’un repreneur. Selon nos informations, aucune proposition n’a été formulée à ce jour. Le groupe suisse ILG, propriétaire depuis 2015 envisagerait de reprendre la partie luxe de l’entreprise jurassienne, incluant notamment la marque Henry Jullien et Mc Laren . Un choix également contesté en interne : « ce projet n’est pas viable. Il va rester moins de quarante personnes, et elles ne tiendront pas plus de 2 à 3 mois. »

Si aucun repreneur ne s’est manifesté d’ici le 30 septembre, le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier n’aura pas d’autres solutions que de prononcer la liquidation judiciaire de L’Amy avant fin octobre. « Un gâchis », nous dit-on encore en interne. « Ça va être un bouleversement pour les 3 500 opticiens qui travaillent avec nous et qui vont se retrouver avec des stocks et sans SAV. »

Nous avons contacté la direction qui, tenue à une obligation de confidentialité par rapport à la cession, n’a pas pu s’exprimer.