Hier, lundi 26 octobre, se tenait l’Assemblée générale de la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof). Pendant un peu plus d’une heure, son président Alain Gerbel, interrogé par JérômeTondeur, délégué régional du syndicat, a traité des questions d’actualité du secteur lors d’une conférence vidéo.

Le rapport Igas approuvé par la Fnof

Alors qu’il avait déjà expliqué à acuite.fr sa satisfaction quant au rapport Igas, Alain Gerbel l’a de nouveau approuvé : « Ce rapport nous sacralise dans notre fonction. Il prouve qu’on a besoin de nous, pas en tant que commerçant mais en tant que professionnel de santé. »

S’il a indiqué que l’expression « intelligence artificielle » lui faisait « peur », Alain Gerbel n’a pas fermé la porte à la télémédecine. « Il faut mettre en place la téléconsultation dans un cadre précis, pour que l’opticien puisse réaliser un "pré-dépistage". Mais elle ne doit pas transformer l’opticien en presse-bouton. »

Le président de la Fnof a néanmoins averti que cela donnerait « des responsabilités et du travail supplémentaires ». De ce fait, cette évolution ne pourra pas concerner tous les magasins. Pour lui, la fonction de la télémédecine doit être de sécuriser la réfraction chez l'opticien en déconnectant dépistage et réfraction.

« Les Ocam savent qu’elles ont perdu »

Le sujet de la transmission de données aux Ocam a notamment été abordé, comme première préoccupation remontant du terrain avec les difficultés de prise en charge. Alain Gerbel a regretté leur comportement. « Même les enseignes s’impatientent », a-t-il remarqué. Selon lui, les Ocam « savent qu’elles ont perdu » et les opticiens ne doivent pas céder aux demandes de transmission de données personnelles de santé : « Il faut tenir autant que vous pouvez et ne pas donner les éléments, car vous êtes dans votre droit. »

Le président de la Fnof a martelé qu’il ne lâcherait pas sur le sujet et que le syndicat était habitué à mener des dossiers sur le long terme.

Le tiers-payant : « une bêtise »

Alain Gerbel a donné son avis sur l’amendement au PLFSS adopté vendredi à l’Assemblée national, le rendant obligatoire dès 2022 sur tous les équipements de panier A : « Pour moi, c’est une bêtise. Qui fera appliquer la loi ? C’est impossible à faire respecter. Quand vous aurez 80% de votre trésorerie dehors sans aucun moyen de vous faire payer… » a-t-il imaginé, pointant du doigt le problème des délais de paiement.

Le président de la Fnof a néanmoins tempéré : « Si nous arrivons à avoir un tiers-payant géré par la Sécurité sociale, je serais tenté de dire "essayons". Mais on ne peut pas se lancer à l’aveuglette dans ce système. »