Ce midi, les 3 syndicats d’opticiens (Rof, Fnof, Synom), ont dévoilé leur position commune quant à l’ouverture des magasins d’optique via un communiqué. Acuite.fr a joint André Balbi, président du Rassemblement des opticiens de France (Rof) et Alain Gerbel, président de la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof), pour faire le point à quelques heures de ce reconfinement.

Un nouveau service d’urgence n’aurait « pas de sens »

C’est l’annonce principale des syndicats ce matin : le service « urgence opticiens » ne sera pas réactivé. « Cela n’aurait pas eu de sens qu’il reprenne », nous a expliqué André Balbi. « Les magasins vont rester ouverts. La dernière fois, il y avait une pénurie de matériel sanitaire, notamment les masques, à gérer. Désormais, la profession s’est adaptée. »

Quid des centres commerciaux ?

La question se pose et les réponses manquent à l’heure qu’il est. Le président du Rof résume la situation : « On ne sait pas. Cela dépendra peut-être de la taille des centres et des décisions préfectorales. Certains opticiens seront sans doute contraints de fermer si le centre commercial dans lequel ils se trouvent ferme. » Les magasins de galeries ont sans doute plus de chances de pouvoir rester ouverts.

Reprise de la distribution de masques

Si vous n’êtes pas en centre commercial, la question ne se pose pas : vous êtes invités à rester ouverts, puisque vous y êtes autorisés et disposez du matériel nécessaire. En effet, si la distribution gratuite de masques aux opticiens avait été suspendue, elle reprend dès cette semaine. « En tant que professionnels de santé, vous êtes sur la liste pour récupérer des masques et pour vous faire vacciner contre la grippe en priorité. Alors présentez-vous en pharmacie ! », rappelle Alain Gerbel.

Car il ne s’agit pas d’ouvrir pour ouvrir. « Il faut ouvrir en conscience », poursuit le président de la Fnof, qui renvoie au protocole sanitaire envoyé lors du premier confinement, tout comme André Balbi : « Nous invitons les opticiens à relire et respecter ces guides sanitaires. »

« Ne pas baisser les bras »

Avec un minimum de 4 semaines de confinement, il y a de quoi se remémorer des souvenirs aussi proches que douloureux. Mais Alain Gerbel le martèle : « Il ne faut pas baisser les bras maintenant ! L’objectif du mois de novembre est de ne pas creuser le trou. Avec 3 mois de fermeture sur l’année, c’est 25% de l’activité qui s’envole. Alors il ne faut pas agir n’importe comment. »

Réduire les horaires d’ouverture ?

Alors, quelles possibilités ? « Peut-être que les plages d’ouvertures devront être aménagées », indique André Balbi. « Il est difficile de faire des commentaires tant que la situation n’est pas stabilisée. Ce sera certainement au cas par cas, et à adapter semaine par semaine. »

Alain Gerbel effectue un constat semblable. « Il va falloir discuter avec son personnel, avoir recours au chômage partiel et réduire le temps d’ouverture de votre magasin en conséquence. Avec les restrictions de déplacements pour vos porteurs, il est inconcevable que vous ouvriez votre magasin normalement. »

Miser sur la prise de rendez-vous

Autre point d’accord entre les deux présidents, l’intérêt à porter à la prise de rendez-vous. « Ceux qui ont déjà mis en place les outils ont pu fluidifier leur activité ces derniers mois, et sont en capacité de s’organiser avec des effectifs réduits », explique Alain Gerbel.

Moins d’aides ?

Le président de la Fnof vous invite également à ne pas trop attendre des aides gouvernementales. « Nous sommes certes des professionnels de santé, mais également des chefs d’entreprise, et donc des libéraux. On ne peut pas être libéral, être pour la libre concurrence, et finir par revendiquer des aides de l’État au moindre problème. Nous ne sommes pas un commerce subventionné. Il ne faut pas compter sur des aides extérieures pour renflouer la trésorerie à la fin de l’année. »

Néanmoins, certaines aides vont perdurer et revenir en force : le chômage partiel, l’aide de 1 500 euros à partir d’une certaine baisse de CA (encore à définir). « Plusieurs mesures seront annoncées en début de semaine prochaine », ajoute Alain Gerbel, qui assure que les syndicats vous accompagneront. « Nous seront force de proposition face au gouvernement pour obtenir des compensations, des moyens de bien travailler. C’est notre rôle de trouver des solutions pour maintenir l’activité et surmonter cette épreuve. »

Avec un dernier mot : « Nous devons tous rester positifs ! »