À Vendôme, une nouvelle unité de production vient d’entrer en activité, avec un objectif clair : réimplanter durablement en France un savoir-faire historiquement délocalisé vers l’Asie. À la manœuvre, Cédric Bimar, directeur du management, qui a longtemps œuvré depuis Hong Kong en supervisant 3 unités de production de montures de la société Icare.

Une industrie qui revient de loin

« Il y a 30 ans, fermer une usine en France et produire en Asie allait de soi. Aujourd’hui, c’est l’inverse qui a du sens », explique-t-il. La première phase de production est lancée, accompagnée par six formateurs venus de Hong Kong pour former les Français. D’ici quelques mois, à condition de trouver les salariés, entre 50 et 60 techniciens seront opérationnels, formés à différents postes (depuis l'insertion de charnières jusqu'au packaging) dans une logique de polyvalence des tâches.

Si une partie des matériaux (comme l’acétate) provient de Chine ou d’Europe, l’usine vise à structurer un circuit de production Made in France en s’appuyant sur des partenaires locaux. Fournisseurs de branches, de pièces métalliques, sous-traitants spécialisés : plusieurs entreprises françaises ont déjà été identifiées.

S'inscrire dans le tissu local

« On ne veut pas être une unité isolée. Au contraire, on a besoin d’un écosystème local fort pour répondre à la demande », affirme Cédric Bimar. Une demande qui, dans un premier temps, proviendra surtout de l’export, grâce au réseau international de l’entreprise. Mais le site de Vendôme entend aussi répondre aux attentes des marques françaises souhaitant relocaliser une partie de leur production, notamment sur les segments premium et haut de gamme.

L’obtention de la certification Origine France Garantie est en ligne de mire, dès que le volume de production le permettra. L’objectif est de garantir à terme un produit compétitif, traçable, et conforme aux standards du marché français.

« Il y a un vrai enjeu industriel, mais aussi une fierté : contribuer à faire revenir ce que l’on a, un temps, contribué à faire partir », conclut Cédric Bimar.