Un « travail approfondi et concerté », c’est par ces mots que le SynOpe (Syndicat des Opticiens Entrepreneurs) se dit « satisfait » du rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) sur la « Restructuration de la filière visuelle ». Et de poursuivre : « la traduction immédiate de certaines recommandations introduites dans un amendement du gouvernement emporte également notre adhésion pleine et entière ». En effet, de nouvelles mesures devraient être adoptées dans le cadre du projet de loi de modernisation de notre système de santé, examiné depuis hier au Sénat. Il s’agit de :

  •  Développer le « travail aidé » dans les cabinets d’ophtalmologie : « ce mécanisme permet d’augmenter jusqu’à 35% le nombre de consultations possibles, grâce à une meilleure répartition des tâches entre ophtalmologiste et orthoptiste », écrit le ministère de la Santé;
  •  Assouplir les conditions de renouvellement et d’adaptation des verres et des lentilles par les opticiens, dans un cadre sécurisé et en accord avec les ophtalmologistes.

Concernant, ce second amendement, plusieurs dispositions ont pour objectif de « renforcer la complémentarité entre les opticiens et les ophtalmologistes ». Il permet de :

  •  Allonger le délai durant lequel l'opticien peut adapter la prescription, au-delà de 3 ans en fonction de l’âge ou l’état de santé du patient. En cas de modification de la vue significative, l’opticien devra systématiquement adresser un compte-rendu d’intervention à l’ophtalmologiste.
  •  Etendre le principe de renouvellement et d’adaptation d’une correction optique par l’opticien aux lentilles correctrices avec, en outre, la reconnaissance de la compétence en matière d’apprentissage auprès du patient de la pose et l’entretien de lentilles.
  •  Supprimer l'obligation faite à l'ophtalmologiste d'inscrire la mesure de l’écart intra-pupillaire sur l'ordonnance.
  •  Introduire une dérogation à l'obligation d'ordonnance pour la délivrance des verres correcteurs de façon à permettre à l’opticien-lunetier de délivrer un équipement de remplacement dans le cas où le porteur a perdu ou brisé ses verres correcteurs. Cette mesure répond aux cas d’urgence et aux situations qui peuvent se rencontrer lorsque des touristes étrangers sont victimes d’un tel incident.

Le SynOpe espère ainsi que le « Sénat saura soutenir ces dispositions qui constituent une étape indispensable à l’évolution de la filière de santé visuelle ». Toutefois, pour le syndicat, il « convient d’aller d’ores et déjà un peu plus loin en introduisant dans ce projet de loi, conformément aux recommandations du rapport, des dispositions » qui :

  •  clarifie le rôle des opticiens, en introduisant une définition du métier dans le Code de la santé publique ;
  •  autorise, sur prescription médicale, hors cas spécifique, et dans certaines conditions, l’opticien à réaliser une adaptation en contactologie.

Autre recommandation de la mission Igas qui a retenu l’attention du SynOpe : la refonte de la formation des opticiens-lunetiers et leur intégration dans le schéma LMD, avec la création d'une "3ème année moins commerciale", ainsi qu’une régulation des écoles de formation. « Ces évolutions nécessitent le démarrage des travaux conjoints aux ministères de la Santé, et de l’Enseignement Supérieur avec les professionnels dans les meilleurs délais », conclut le Syndicat des Opticiens Entrepreneurs.