Dans l'enquête « Les oreilles des Français sous pression : quels impacts sur la santé ? », réalisée avec l'Ifop* pour le lancement jeudi 14 mars de la 22e édition de la Journée nationale de l'audition, l'association JNA s'est penchée sur la place de l'audition dans les comportements des Français en matière de santé.

Une faible sensibilisation des jeunes aux impacts de l’audition sur leur santé…

Premier enseignement de l'étude, les Français ont conscience de l'importance de l'audition pour leur santé et leur qualité de vie :

  • 93% reconnaissent que de bonnes capacités auditives contribuent à des relations sociales de qualité
  • 89% à un bon état de santé général.

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A noter que, ce chiffre, qui évolue proportionnellement à l'âge, est le plus faible chez les 15-17 ans (85%) qui reconnaissent moins facilement l'impact du « bien entendre » sur leur santé et les relations sociales. Ainsi, seuls 35% d'entre eux estiment par exemple qu'il influe sur la qualité du sommeil (contre 54% tous âges confondus).

Sans surprise, plus leurs capacités auditives diminuent, plus les Français disent ressentir des perturbations physiques et psychologiques, les personnes acouphéniques y étant davantage sujettes.

…mais un taux de gêne élevé

Si 79 % des Français qualifient leur audition de bonne ou très bonne (89% chez les 15-17 ans), 51 à 65% témoignent de difficultés de compréhension de la parole dans la vie courante.

Là encore, les 15-17 ans se démarquent : bien qu'ils déclarent des capacités auditives supérieures à la moyenne, ils sont 80 % à se dire gênés dans l'espace public (contre 62% du total), 76% au téléphone (vs 43%) et 70% dans les cafés (vs 65%). Le ressenti des acouphènes reste stable au sein de la population globale (48 %) mais augmente significativement chez les plus jeunes, passant de 56% en 2018 à 65% en 2019 chez les 15-17 ans, et de 49 à 59% chez les 18-24 ans. Ces résultats, qui indiquent que les plus jeunes sont sujets aux troubles de l'audition, peuvent s'expliquer par des pratiques à risque et la somme des expositions sonores quotidiennes, sans temps de repos auditif.

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Un port de protections minoritaire

Pourtant, l'enquête montre que le port de protections auditives reste minoritaire : seuls 33% des actifs se protègent contre le bruit au travail et 36% pendant leurs activités de loisir. Chez les 15-17 ans, seuls 26% portent des protections auditives durant leurs loisirs. Quant aux aides auditives, si près de 9 Français sur 10 ayant des capacités auditives « très bonnes à moyennes » accepteraient d'en porter, ils ne sont paradoxalement plus que 76% parmi ceux ayant des « mauvaises capacités auditives ».

En conclusion, les Français reconnaissent l'impact de l'audition sur leur santé et leur qualité de vie, sans pour autant établir le lien entre des perturbations ressenties et la gêne auditive. Ils portent peu de protections auditives et acceptent les aides auditives quand ils n'ont pas encore besoin de les porter. Sur tous ces points, l'enquête tire la sonnette d'alarme pour les jeunes en particulier.

*L'enquête a été menée auprès d'un échantillon de 1 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, via un questionnaire auto-administré en ligne, du 5 au 7 février 2019.