Première chirurgie en France avec environ 450 000 interventions par an, la cataracte est la troisième cause de cécité en France après la DMLA et le glaucome. Et première dans le monde. Traitée en remplaçant le noyau opacifié du Cristallin par un implant intra-oculaire, elle pourrait à l'avenir, avoir une solution médicamenteuse.

Les résultats ont été publiés lundi 16 mai dans la revue à comité de lecture Investigative Ophthalmology and Visual Science.

L’Anglia Ruskin University (ARU), en Angleterre, a dévoilé il y a quelques jours les résultats de ses recherches sur un médicament anti-cataracte.

Dirigée par le Pr Barbara Pierscionek, vice-doyenne de la Faculté de santé, d’éducation de médecine et de protection sociale de l’ARU, une équipe de scientifiques internationaux a effectué des tests avancés sur un composé d’oxystérol* VP1-001 proposé comme médicament contre la cataracte.

Lors d’essais en laboratoire, le traitement a montré une amélioration des profils d’indices de réfraction du cristallin dans 61% des cas, offrant ainsi une restauration de l’organisation protéique du Cristallin. De plus, dans 46% des cas, les chercheurs ont observé une réduction de son opacité.

Une très bonne nouvelle qui devrait offrir la possibilité aux malades d’éviter une intervention chirurgicale et surtout la cécité dans de nombreux pays en développement. Cependant, le Pr Pierscionek nuance ses recherches : « Des améliorations se sont produites dans certains formes de cataracte, mais pour toutes, ce qui indique qu'il peut s'agir d'un traitement pour des cataractes spécifiques. Cela suggère qu'il peut être nécessaire de faire des distinctions entre les types de cataracte lors du développement de médicaments anti-cataracte ». Elle ajoute qu’il s’agit toutefois d’« un pas en avant significatif vers le traitement de cette maladie extrêmement courante avec des médicaments plutôt qu'avec la chirurgie. »

* Les oxystérols ou hydroxycholestérols sont des molécules d'origine biologique ou chimique produites par oxydation ou hydroxylation du cholestérol. Ce sont des composés ayant un rôle important en physiologie et en physiopathologie chez les mammifères. (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire – IRSN)