Les dentistes seraient de mauvais élèves en ce qui concerne leur santé visuelle. Lors du Congrès de l'Association Dentaire Française, du 24 au 28 novembre, 350 professionnels de la santé bucco-dentaire ont bénéficié de tests de vue proposés par l'Asnav (Association nationale pour l’amélioration de la vue). Résultat : 30,7% de cartons rouges ont été attribués, davantage que lors du dernier Mondial de l'Automobile (16% en 2014).

Parmi ces dentistes non ou mal corrigés :

  • 43,3% concernaient des plus de 35 ans ;
  • 21,2% les moins de 35 ans ;
  • 35,6% n’avaient pas vu l’ophtalmologiste depuis moins de 10 ans ou, pire, ne l’avaient jamais vu (19,3% de moins de 35 ans, 16,3% de plus de 35 ans).

Opticiens, vous avez un rôle à jouer !

Alors entre professionnels de santé, pourquoi ne pas s’entraider ? Vous avez une carte à jouer en matière de prévention, relationnel et marketing. Aussi, ces chiffres significatifs ne surprennent pas Philippe Ducreux, grossiste de Zeiss pour le marché français en loupes binoculaires. « Les jeunes de moins de 35 ans qui sollicitent beaucoup la vision de près ont un défaut de vision binoculaire latent et consultent très peu », a-t-il confié à Acuite.fr.

De leur côté, les dentistes utilisent de plus en plus des loupes binoculaires pour travailler entre 35 et 45 cm, mais ne « sont pas toujours bien équipés ». La raison ? Un grand nombre de revendeurs « ne sont pas spécialisés dans l’optique », précise Philippe Ducreux. En conséquence, les équipements ne sont pas adaptés à la vue et l’utilisateur présente un défaut visuel sans qu’il ne s’en rende compte. Pour ce chef d’entreprise, « ces systèmes de loupe doivent être vendus par les opticiens afin d’adapter la correction du porteur ». Et de poursuivre : « ils doivent l’intégrer dans leur réflexion et proposer une autre paire dédiée à l’activité des dentistes car ces derniers ont besoin de voir tous les détails qu’on ne verrait même pas à l’œil nu ».

A l’heure actuelle, 90% du marché de la loupe revient à des revendeurs dans le médical et l’industrie. Les résultats dévoilés par l’AsnaV confirment cette problématique et la nécessité de mieux corriger ces professionnels de santé.